Le parti socialiste sort de plus en plus de la rationalité, de la raison raisonnante, et ce faisant de la démocratie.
Il me semble que c’est lié à une tension trop forte. D’un côté des sondages lui donne les espoirs les plus fous. De l’autre, les socialistes sentent confusément que cela ne marchera pas. Un jour ils se voient tous ministres et commencent à se partager les postes entre eux et leurs alliés avec le sens de l’intérêt général et l’indifférence aux questions de personnes qui les caractérise. Le lendemain ils découvrent avec panique que la « bulle spéculative du succès » est à la merci de l’événementiel et du virtuel puisqu’ils n’ont au final, ni programme ni projet, ni au fond d’idées pour le pays hors des crédits des postes pour leur cliéntèle.
Tous cela, en bien ou en mal semble leur échapper, être subit. A l’exception peut être de l’anti sarkozisme, sur le thème « il est petit » qui résume assez bien leur pensée politique aujourd’hui.
D’où, des réactions de plus en plus exclusivement émotionnelles.
Car au final, même si il y a 57 élus condamnés, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Comme c’est un parti de notables ou beaucoup des militants sont des élus, cela doit donner moins de 1 pour 1000. Sauf à croire que l’étiquette serait par elle même un garant de moralité, cela est sensiblement équivalent au nombre d’incarcérés sur la population totale française.
On pourrait en conclure essentiellement que les socialistes sont des français comme les autres....
Seulement voilà, entre Aubry qui ne savait pas quoi faire contre un soutien, Désir qui revient au « se mettre de soi même en dehors du parti » de sinistre mémoire, la commission ad hoc qui ne sait pas trop quoi dire, les entrechats entre présomption d’innocence quand cela arrange ou principe de précaution quand cela dérange. Les élections partisanes citoyennes qui seraient impératives en matières de candidature, mais non contraignantes en matière de programme ( 100% des votants ont approuvé le programme, mais une semaine plus tard un apparashik explique qu’il va être profondément modifié, et sans votation citoyenne cette fois...)
Au total, un parti qui semble avoir peu de principes, peu de colonne vertébrale, peu de pensée, peu de respect des procédures démocratiques et qui dérive plus qu’il ne surf sur une vague porteuse populisante ( faire payer les autres : « les riches » dans leur jargon). Le tout sans vraiment arriver à convaincre qu’il aurait un capitaine ou même un gouvernail.