Il faut avoir vécu le monde de l’éducation de l’intérieur pour comprendre ce que veut dire Chalot.
Dans le collège rural où j’étais affectée, au début des années 90, nous avions été confrontés à un problème semblable. Le principal, l’intendante, le maire et le conseiller général voulaient imposer ce système de cartes, étant donné que la traditionnelle cantine ( bonne cuisine, produits frais, locaux, bien cuisinés, servis en plats collectifs à partager...) venait d’être remplacée par un self (modernité et normes nouvelles obligent !), et que les dites cartes magnétiques permettraient, selon les responsables, de comptabiliser vraiment les présents, de simplifier la tâche des surveillants « pointeurs », et de savoir quels seraient les enfants qui « mangeaient à crédit ».
Il a fallu toute l’énergie et toute l’obstination du corps enseignant pour que cette entreprise n’ait pas lieu .
Songeons que dans ces campagnes, le repas de midi des services scolaires est souvent le seul repas de la journée. (Dans certaines familles, on disposait, oui, en 1993, donc, avant la fameuse crise, et avant les fameux écrans plats, d’un chou pour toute nourriture pour cinq personnes et pour deux jours ! Alors, aujourd’hui ???) . Stigmatiser les enfants pauvres, c’est intolérable... Je ne fais aucun misérabilisme. Je tente seulement de dire que la pauvreté et la misère existent et que le système éducatif doit subvenir aux besoins de tous.
La solidarité a disparu des mentalités, le respect de l’autre aussi...
Que dans cette commune charentaise ce soit un maire conseiller général de« gauche » qui ait appliqué de telles mesures en dit long sur la France du moment... Le PS ne peut plus représenter le peuple qui souffre, il n’a rien compris. C’est éminemment triste, mais c’est un fait... « L’humain d’abord » doit devenir la seule règle !