Au fond la question comme le montre l’article n’est pas de savoir si le petit journal (comme le grand journal ou le 13h de la une d’ailleurs, ou les Guignols ou Groland) fait du journalisme ou pas, mais plutôt si derrière une objectivité et une indépendance revendiquée il ne sont pas tout simplement des faiseurs d’opinion participant de la fabrique du consentement : faire rire de détails du système sans jamais rien dénoncer du fond, caricaturer et moquer tout ce qui en sort, le tout sans aucun droit de réponse possible.
Car le problème est bien celui-ci. Il n’est pas possible de défendre de façon aussi partisane les opinions de la pensée bobo réac parisienne et de se présenter ensuite comme neutre et factuel. En se présentant comme tel, il est logique que leurs méthodes (montage, angle de traitement caricatural et sans contradiction) soient dénoncées. Et que le personnel politique prennent de la distance pour préserver son message politique.
Pour donner un exemple de cet angle partisan, il est révélateur que l’exclusion du petit journal d’une partie du programme de la journée du front de gauche à Metz donne lieu à un montage en épingle, alors même que le meeting de Hollande au bourget (comme la pluspart de ceux de l’ump d’ailleurs) était totalement vérouillé.
Mais plus généralement,plus que la question de savoir si Y Barthès mérite sa carte de presse ou non, il serait plus intéressant de s’interroger sur l’absence de pluralité de ce genre d’émissions où sous le couvert de divertissement « journalistique » il s’agit de forger l’opinion à travers la fabrique de l’image.
Et le petit journal n’est alors pas plus « coupable » que bien des émissions plus « sérieuses ».
A ce titre, j’invite chacun à voir l’excellent documentaire de Balbastre « les nouveaux chiens de gardes ».