Bonjour,
Je n’ai pas pris le temps de lire toutes les réponses qui vous ont été faites, mais voici en partie, car le sujet est vaste, la mienne.
Il y a deux formes de « privatisation » ou de « nationalisation », son pendant. Celle qui concerne les monopoles et celles qui concernent le secteur concurrentiel. Si, à ce niveau, vous contestez l’existence d’un secteur concurrentiel, je vous renvoie à l’histoire économique des pays communistes. Une économie sans secteur concurrentiel n’existe pas, c’est la mort assurée (et vécue). Vous survivez un temps en parasitant le monde concurrentiel puis vous explosez (urss) ou mutez (chine).
Donc, disais je, Il y a le secteur monopolistique. Dans le secteur monopolistique, il y a les activités constitutives de la structure et de l’infrastructure de l’Etat. Niveau un, les « fonctions régaliennes » dont le nombre et la liste varie selon les convictions. La sûreté, par exemple. (presque) impensable en France ou en Russie ou dans la majorité des pays européens de la sortir des fonctions régaliennes. Bush a commencé la mise en route d’armées privées qui ont décuplé sous Obama. L’Etat sous traite la guerre. La sécurité est déjà pour partie privatisée en France (la grève des agents de sécurité dans les aéroports récemment l’a souligné). Tout ce mouvement est, objectivement, néfaste à la qualité de service et est preuve d’affaiblissement de l’Etat. Contrairement à ce que pensent nos fachistes de gauche et leurs électeurs fonctionnaires, un Etat fort n’est pas un Etat qui réprime ses citoyens, mais un Etat qui assure les meilleurs services et les meilleures garanties à ses citoyens. LOrsque l’Etat, comme c’est le cas en France, privatise des services aux citoyens, jamais, jamais cela ne se fait au bénéfice des citoyens. La privatisation de l’eau a multiplié par cent le prix du m3. La privatisation des transports aériens a entraîné l’augmentation de plus de 50% du prix des billets sur 80% des destinations intérieures. La privatisation de la répurgation a entraîné une augmentation considérable des coûts et une diminution non moins considérable du service (poubelles ramassées deux fois par semaine au lieu de trois ou quatre, déplacements de plusieurs km en province pour aller jusqu’à un container et bientôt, la facturation au poids des déchets, histoire de relancer les déchetteries sauvages...), les exemples sont nombreux et je m’amuse toujours à provoquer mes collègues en les sommant de me citer UNE et une seule privatisation qui se soit faite au bénéfice du citoyen. La privatisation des fonctions régaliennes est un crime contre les citoyens car il n’assure plus l’égalité de ceux ci devant l’Etat et les fonctions constitutives d’un Etat de droit (ex : les tribunaux coraniques en GB qui font qu’un citoyen britanique musulman est jugé par un imam et non par un juge du Royaume. Inégalité devant les lois et la justice). La raison pour laquelle on en arrive à ce genre d’extrémité ? L’idéologie, souvent, soit ultra libérale, soit communautariste, l’argent, souvent aussi, voir les nombreuses enquêtes et nombreux ouvrages sur le financement du Parti Socialiste et l’enrichissement de ses élus dans les années 80 et 90 avec la privatisation de l’eau (Lyonnaise, CGE, Saur) et de la répurgation (Les mêmes plus Nicollin par exemple ou Derichbourg..) ou,la privatisation des transports urbains etc... Quelques fois, il y a de réelles contingences économiques (la fermeture des tribunaux de proximité) ou de réels blocages politico sociaux (la volonté de ne pas renforcer une corporation de fonctionnaires au statut privilégié que des années de mauvaise gestion ont laissé s’ériger en pouvoir dans le pouvoir) qui amène à cette aberration de financer des écoles coraniques ou des sociétés de cours privés plutôt que de réformer l’école pour refaire un vrai service public.
Après, il y a la notion de service et d’infrastructure, et c’est là où la politique joue son rôle. Le transport aérien est il encore du ressort de l’Etat quand on a investi dans le TGV ? Non ? Alors on vend. En théorie on récupère du cash (pour se désendetter...pffff
et on allège le coût de fonctionnement de la strucutre Etat, puisqu’une partie (au titre de la continuité du territoire) du coût de fonctionnement était pris en charge. Posséder 7 chaînes de TV et plusieurs dizaines de radios (ce qui est encore le cas...) en charge quasiment à 100% du budget de l’Etat est il raisonnable avec le niveau d’endettement que nous connaissons ? La TV et la radio (dans ces proportions, une ou deux chaînes peuvent se justifier mais des dizaines... ?) font elles partie de l’infrastructure ? Les autoroutes quand des routes, souvent à quatre voies, existent en parallèle etc.. Tout ce qui concerne l’infrastructure, que peu de pays dans le monde considèrent comme du rôle de l’Etat, il faut le savoir, dans notre conception française de l’Etat, le citoyen doit pouvoir se déplacer, doit pouvoir avoir accès au téléphone, au courrier, à internet. Là, si le rôle de l’Etat est fondamental en tant qu’initiateur (sans l’Etat, il n’y aurait pas de réseau d’autoroutes ou de TGV comme nous en avons), rien n’oblige à ce qu’il soit opérateur. Un cahier des charges imposant des prestations, une couverture de territoire, un accès aux services peut parfaitement faire l’affaire ? D’autant que si l’opérateur se plante, un privé perd le contrat et de l’argent, un autre le remplace, un public (nous avons quelques brillants exemples de volontarisme d’Etat qui ont couté cher à la collectivité) est toujours à la charge de la collectivité et continue de couter cher. Limite à ce raisonnement, la sécurité. Il est inadmissible que des centrales nucléaires soient aux mains de privés qui sous traitent l’entretien à des sociétés privées qui sous traitent... Là oui, les privatisations permettent de rapporter du cash, d’assurer la continuité du service dans le cadre contractuel. Après, bien sûr, il faut voir à quoi sert le cash dégagé. Ce qui est inadmissible, c’est jamais aucune privatisation ne s’est accompagnée de diminution de la dette ou de diminution de la pression fiscale. A chaque fois, la privatisation a soit été tronquée parce qu’organisée au profit de quelques copains (voir quelques scandales de l’époque avec l’entourage de Mitterrand et celui de Balladur) soit a perdu tout son intérêt par le statut des personnels qui a coûté très trsè très cher (reprises ou indemnisation des fonctionnaires (France Telecom), reprise et capitalisation des retraites (EDF) etc...).
Enfin, il y a le secteur concurrentiel. Là, les nationalisations ont beaucoup de mal à se justifier. Qu’est ce que l’Etat va faire sur le marché des voitures ? Avoir un rôle d’incitateur ? Et alors en quoi ça l’autorise à nationaliser le premier constructeur français ? Le problème n’est même pas, comme dit un commentateur, que l’Etat gère mal ou bien, cela dépend essentiellement des hommes mis à la tête et de la liberté qu’on leur accorde. Un dirigeant mis à la tête d’un entreprise par l’Etat ou par les actionnaires a le même profil, sort des mêmes moules et réagit de la même manière. Maintenant c’est sur que si on lui dit qu’il faut payer le personnel 30% de plus que sur le marché et le faire travailler 20% de moins au prétexte quon est de gauche, il arrive un moment, justement sur le secteur concurrentiel, où on est vite rattrapé par le marché. Et rappelez vous (je le dis d’autant plus que j’ai presque toujours eu des renault) il fut un temps où il fallait être militant pour acheter renault (le hayon de ma r20 a rouillé à faire de la dentelle en un an !!!). Et que dire lorsque l’Etat croit pouvoir tout régenter dans un secteur ? Quand aujourd’hui j’entends des fous (et des folles...) dire qu’il faut nationaliser des banques, je hurle ! Personne ne se souvient du Crédit Lyonnais ? Personne ne se souvient que nous n’avons pas fini de payer le trou abyssinal provoqué par l’inconscience des politiques de gauche qui ont imposé à cette institution bancaires des pratiques de voyous dignes des plus grands escrocs, des associations avec les plus grands mafieux italiens pour le rachat de sociétés bidons (lire l’excellent livre de François d’Aubert, L’argent Sale)... Que dire de la SNCM ? Non, l’Etat n’a jamais montré, dans le secteur concurrentiel, que la nationalisation ou la gestion en direct, en tant qu’opérateur était une solution positive. Par contre, que l’Etat ou une collectivité locale ou territoriale, comme le propose et a commencé à le faire S. Royale et d’autres, puisse avoir une société d’investissement qui apporte à un projet ou une entreprise des capitaux à un moment donné pour porter un projet que le marché des investisseurs ou des banques ne soutiendrait pas, super. A condition, bien sûr, de ne pas imposer des conditions stupides et démagogiques qui annihileraient toutes chances de réussite, et à condition, aussi de sortir, tel un investisseur, dès que le marché le permet. Là, pas de statut stupide, pas de gestion en direct, un vrai soutien à l’emploi, à la création et à l’innovation.
Bon, je peux développer certains aspects si vous voulez, mais je crois, peut être avec un petit peu de désordre parce que ce n’est pas facile de répondre dans un commentaire (se relire, tout ça) avoir évoqué les principaux points de votre question.
Cordialement
TDK1