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PELLEN PELLEN 23 mars 2012 16:43

À Tintin

Quand la chronique tragico médiatique le dispute au discours millénariste pour servir la propagande et stigmatiser la contradiction factuelle.

1/ Après 40 ans de bons et loyaux services sans le moindre incident, Phénix, le surgénérateur français de 250 MWe fut arrêté en 2009. À ce jour, ce réacteur à neutrons rapides (RNR) parmi les tous premiers du monde, sinon le premier, affiche la plus longue durée de fonctionnement de tout le parc électronucléaire français ! Par ailleurs, l’état des lieux mondial suivant se passe de tout commentaire :

Chine  : construction en cours de CEFR (60 MWth) divergence 2010

Inde : exploitation de FBTR (50MWth) ; construction de PFBR (500 MWe)
Russie : Exploitation de BN600  ; construction en cours de BN800 (800 MWe)
Japon : Exploitation de Joyo (50MWth) ; relance de l’exploitation de Monju (250MWe) ;
 Etude du projet JSFR de 1000 MWe.

2/ Dans un RNR, le plutonium est certes le combustible de référence, mais le principe de fonctionnement du surgénérateur est tel qu’il est capable de brûler la composante la plus pénalisante de ses propres déchets : les actinides mineurs, la composante à longue durée de vie. Les produits de fission classiques restants étant tout à fait gérables.

Par ailleurs, contrairement au RBMK de Tchernobyl, le surgénérateur est doté d’un comportement stable (ou auto stabilisant) en cas d’augmentation anormale de la puissance. De plus, en cas de perte de toute alimentation électrique, les circuits d’ultime secours (nécessaires au refroidissement du coeur par évacuation de la puissance résiduelle) fonctionnent en convection naturelle grâce à des échangeurs Sodium-Air, contrairement à Fukushima où il fut absolument nécessaire d’approvisionner l’installation en eau. Si la centrale de Fukushima avait été dotée de surgénérateurs, le site aurait été sauvegardé et aurait même pu reprendre sa production électrique ! Cet état de fait est également lié à la conception retenue pour les RNR français – réacteur piscine à très importante inertie thermique – et au réfrigérant, le sodium qui ne bout qu’à plus de 850°C.

Les fous ne sont certainement pas ceux qu’on croit... et la providence fasse que la nucléocratie triomphe toujours de la médiocratie.

André Pellen




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