Regardons les choses en face !
Concentrons-nous sur les 5 candidats « principaux » - ceux qui dépassent potentiellement les 10% d’intentions de vote, on trouve les chiffres suivants :
Hollande : entre 27 et 30% - mettons donc 28.5% (moyenne des deux extrêmes)
Sarkozy : entre 26 et 29% - mettons donc 27.5%
Mélenchon : entre 13 et 17% - mettons donc 15%
Le Pen : entre 14 et 16% - mettons donc 15%
Bayrou : entre 9 et 11% - mettons donc 10%
5 candidats regroupent donc 96% des intentions de vote, les miettes pour les autres.
On sait une chose importante, les chiffres donnés par les instituts de sondages sont corrigés du fameux « coefficient de redressement ». Si vous cherchez un peu, vous comprendrez qu’il s’agit là d’ajuster les résultats bruts d’une enquête, en fonction des résultats réels des candidats/partis lors de la précédente élection.
Rappelons-nous donc le premier tour de l’élection 2007, qui sert donc de référence aux sondeurs :
Sarkozy : 31.2% en 2007 - à comparer aux 27.5% affichés plus haut
Royal/Hollande : 25.9% en 2007- vs. 28.5%
Bayrou : 18.6% en 2007 - vs. 10%
Le Pen : 10.4% en 2007 - vs.15%
Mélenchon/ ??(Besancenot+Buffet) ?? : 4,1+1.9 = 6% en 2007 - vs. 15% vus ci-dessus
Pour ceux qui suivent toujours, mettez vous à la place d’un sondeur qui doit ajuster les résultats d’une enquête en fonction des résultats de 2007 :
Si Sarkozy obtient seulement 27.5% (après pondération à la hausse donc) contre 31.2% en 2007, alors la donnée brute avant correction se situe bien en deça (entre 20 et 25% des intentions - voire peut-être 18 ou 19% car il faut bien tenir compte de la position de « sortant » comme un avantage)
Pour Hollande, celui-ci a dû « bénéficier » d’une pondération à la baisse, lié au mauvais score de Royal en 2007, mais ressort tout de même à 28.5% après correction. La donnée brute doit donc se situer entre 30 et 34%.
Pour Le Pen, le 15% issu des sondages a certainement été pondéré à la baisse, pour tenir compte du score de 10.4% en 2007. Marine se situerait donc entre 17 et 20% des intentions, sachant en plus qu’elle bénéficie d’une meilleure image que son père.
Pour Bayrou, son score de 10% doit avoir pris une bonne dose de dopamine, étant donné un score de 18.6% en 2007. Son score réel, en données brutes, doit bien plus se situer entre 5 et 7%.
Pour Mélenchon, la pondération est certainement à la baisse, car la seule base de comparaison avec 2007 pourrait être une Buffet (1.9% au 1er tour et/ou un Besancenot 4.1%)
Mettons donc l’addition des deux, ce qui donne une base de comparaison à 6%. Un Mélenchon à 15% dans les derniers sondages implique donc une donné brute, avant correction, de minimum 20%.
A mon humble avis, les données brutes doivent être, avant correction :
Hollande à 30%
Sarkozy à 21%
Mélenchon à 20%
Le Pen à 18%
Bayrou à 5%
Joly à 2%
Et 4% sur les candidats restants.
J’avoue avoir du mal à croire à de tels chiffres, mais d’un put point de vue mathématique, ça ne paraît pas trop déconnant.
J’ai eu vent d’une rumeur de sondage donnant Sarkozy perdant au premier tour contre un Mélenchon ( au coude à coude à 18% je crois) mais n’ayant trouvé aucune source fiable... je crois plus à la rumeur.
Toujours est-il que nous pourrions bien avoir une grosse surprise dimanche. Je me rappelle 2002, voyant des militants PS en larmes, forcés à voter Chirac ou Le Pen. Et si 10 ans plus tard, le choix devait se faire entre H&M ? de quoi en perdre son caleçon non ? :)
Allez, plus que quelques jours de suspens.
Aux urnes, citoyens, et ne faite pas comme moi, qui ne me suis pas inscrit sur les listes en 2011, par manque de conviction, par ras-le-bol de ne voir sortir aucun programme... et qui aujourd’hui regrette de ne pouvoir mettre ma voix dans la boîte... car finalement, il y a matière.
Au moins, ne votant pas, j’ai l’avantage d’avoir un rôle d’observateur a-partisan.