Quand le Canard s’aligne sur ses confrères à propos du 11 septembre, on peut s’interroger sur son indépendance et sa réputation de journal sans limites et tabous.
Voici ce que le Canard écrivait en mars 2002 après la parution du livre de Meyssan sur le 11/9.
« Bon sang mais c’est bien sûr, il a raison, Thierry Meyssan, le gars qui affirme qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone ! Et Thierry Ardisson a raison de l’avoir laissé exposer sa thèse en long et en large, dans « Tout le monde en parle » du 16 mars, sans un bémol, sans esprit critique, sans question gênante, gobant tout tel un Jacques Pradel des familles (« Je suis troublé »). Service public avant tout ! Etles plus de 100 000 gogos qui, en une semaine, se sont précipités sur son bouquin, écrit en gros caractères, lu en une heure, plein d’annexes, de discours officiels de Bush, mal fichu, ont raison, eux aussi. Car voici l’argument qui tue, et d’ailleurs Meyssan le clame haut et fort : on peut tout vérifier sur Internet ! En effet, à chaque page Meyssan cite des sites, des sites, et encore des sites : voilà donc le premier bouquin d’enquête sans enquête, mais entièrement compilé sur Internet. Et comme chacun le sait, Internet c’est rien que du sérieux ! (…) Quant au 11 septembre, Internet dégorge de révélations plus étonnantes les unes que les autres : aucun des 4 000 Juifs travaillant au WTC n’est allé au travail ce jour-là ; aucun des chauffeurs de taxi musulmans de New York n’était dans le quartier ce jour-là ; on a vu des ovnis dans le secteur au moment des attentats ; et une immense image de Lucifer dans les nuées de l’incendie… C’est donc un coup des Juifs, des musulmans, des extraterrestres et de Lucifer ! Futurs auteurs de best-sellers, voici donc la recette imparable : identifiez un événement qui a frappé l’imagination des foules, décortiquez les mensonges officiels (car il y a toujours, évidemment, dans les vérités officielles, des lacunes, des arrangements, des paradoxes, des dissimulations), et remplacez-les par un gros bobard que vous aurez trouvé sur Internet. C’est facile, il n’y a qu’à se baisser ! »
Bref le Canard n’a toujours rien compris à l’internet. D’ailleurs c’est le seul organe de presse à n’avoir aucun site web.
Donc, que ce journal participe aujourd’hui à la propagation des mensonges de l’Empire ne me surprend plus. En fait cela fait au moins quinze ans que je ne lis plus ce qui fut ma bible pendant une quinzaine d’années auparavant.