Il est clair, pour un athée, que la
bible, comme tout texte religieux, ne fait que délivrer un message
non de vérité historique mais de croyance en des valeurs humaines,
très (trop ?) humaines, ce qui ne veut pas dire nécessairement
humanistes. Et celles-ci sont contradictoires, à la fois
particularistes et, dans le meilleurs des cas, plus ou moins
ouvertement universalistes ou tout au moins tendant à s’accaparer
dans un particularisme cultuel, voire ethnique, des aspirations
universalistes.
C’est dire que la seule chose qui
compte n’est pas de décider de la vérité objective et encore
moins divine des textes religieux (mais s’interroger sur la première
c’est déjà mettre en doute la seconde) est de savoir ce que font
les croyants de leur croyances subjectives dans ce qu’ils appellent
une révélation divine.
Tout dans une religion est affaire
d’interprétation et il est évident que le droit d’inventaire de ce
que les uns et les autres font de leurs prétentions religieuses sur
le plan politique est une nécessité démocratique, pour qui ne
refuse de se soumettre à la doxa d’une quelconque communauté
particulière.
C’est le leçon que chacun peut trouver
dans cette œuvre géniale en son temps de Spinoza qu’est le "Traité
théologico-politique" que les philosophes qui se disent athées
feraient bien de relire avant de se lancer dans des condamnations
aussi sommaires des textes prétendument sacrés.