Partons du point zéro sociétal.
Quiconque possède de manière visible un trésor universel sait ou doit savoir qu’il excite la jalousie et s’expose à devoir combattre à mort.
Quiconque envisage de dérober le trésor d’un autre sait ou doit savoir qu’il s’expose à devoir combattre à mort.
La sociétalisation n’est, à ce sujet de la convoitise, qu’une organisation telle que le combat à mort doit devenir un combat à non-mort.
La transformation du risque de mort en un risque d’une autre nature (bannissement, exclusion sociale, torture, incarcération) n’est pas une transformation aboutie. Alors qu’elle s’appuie sur un concept de police sociale, alors qu’elle oblige à la création d’une force surhumaine, elle ne fait pas ressortir une alternative absolument supérieure et fait même surgir une haine envers des individus ou catégories d’individus, haine qui n’existe pas dans le vol dans les conditions du zéro sociétal.
Dès la création de la société et de sa police, chacun a compris que les marginalisés (les voleurs condamnés) qui n’était donc pas tués mais seulement exclus, nourrissaient des rancoeurs et n’avaient plus rien à perdre sur le plan sociétal. On savait donc qu’ils ne considéraient plus les choses et les risques que de manière non sociétale. On savait que le refus du combat à mort entre un proprio et un voleur allait conduire au surgissement de Bonnie et Clyde ramenés au niveau zéro de la sociétalisation en raison de la mécanique d’exclusion à laquelle ils étaient soumis.
Tant que pour éviter le combat à mort lors d’un vol, on ne saura pas proposer autre chose que de l’exclusion, on fabriquera des exclus qui n’envisageront que le combat à mort originel.
Ca fait des millénaires qu’il y a des sociétalisations qui prétendent refuser le combat à mort entre volé et voleur mais qui ont pratiqué la torture à tire larigot, mais qui ont fabriqué du bannissement, de l’exclusion (parfois préjugée ou anticipée) et qui se retrouvent donc avec des gens voire des catégories n’ayant plus rien de sociétal à perdre.
Cela tout le monde le sait. Et un bijoutier sait mieux que quiconque qu’il existe des bannis n’ayant plus rien à perdre. Les bijoutiers, alors qu’ils prétendent être dans la société, alors qu’ils feignent croire que l’énorme tentation à laquelle ils soumettent les gens sera censurée par la police, se préparent en réalité à des combats à mort. Ce qui se voit lorsqu’à la suite de drames, on découvre qu’ils étaient armés pour tuer.
Un bijoutier pris avec une arme, surtout s’il s’en est servi et plus encore s’il a tué alors qu’il n’était pas exactement menacé directement de mort, abuse s’il demande ensuite à la société d’être considéré social ou plus social que Clyde.