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En réponse à :


easy easy 25 juillet 2012 10:35

Ahhh ! Le baratin qu’on peut faire à partir d’une question manichéenne !

Quel pays est une démocratie ?
Quel pays est une dictature ?




Dictature et Démocratie sont si connotés Mal / Bien que la question à poser à Adler aurait pu être carrément « Quels sont les pays à système MAL, quels sont ceux à système BIEN ? ». Ca aurait eu le mérite d’être plus clair au niveau de l’interrogation et ce qu’Adler aurait répondu serait alors ressorti comme étant un jugement personnel donc subjectif.

Les journalistes, tant ceux qui interrogent Adler qu’Adler lui-même, aiment jouer du fossé qu’il y a toujours entre les dénotations et les connotations.
Quand on fait la planche sur le dictionnaire, tout n’est plus qu’ordre beauté et volupté au sens où tout semble clair, donc ordonné, donc contrôlable, donc sûr. Tout semble pouvoir se décrire en dix mots maximum. Même la peste, même la guerre, même la foudre, dès qu’on les dénote, elles nous semblent mieux maîtrisables


Les questions que posent les journalistes à leur interviewé ou qu’ils feignent se poser eux-mêmes en chapeau d’éditorial du genre « La France en faillite » « Fukushima la fin du monde » partent toujours d’une dénotation qui sera cassée ensuite par mille connotations.

On commence par un mot dénoté qui semble très clair Faillite Apocalypse donc aposématique mais rassurant puisque détecté, balisé, puis on développe un baratin en surfant sur toutes les connotations de la chose et à la sortie, l’auditeur est perdu. Tout n’est plus que brume et fumées angoissantes. Ce qui est plutôt mieux que son état de béatitude devant les dénotations des dictionnaires. Et le lecteur qui s’empiffre du développement sait très bien qu’il va finir dans le brouillard. Il lui restera alors l’impression que si lui-même ne sait que faire de ce nuage, il y a au moins des experts qui semblent bien les maîtriser puisqu’ils les pondent tous les matins.

C’est le coup de la pythie ou des sibylles. Elles accouchent de fumigènes mais semblent s’en porter si bien qu’elles rassurent et prennent de l’autorité. Sans elles, qui saurait dire les fumées ?


Là par exemple, cet article de Les Bulles que nous commentons, que nous apprend-il de précis ? Rien.
Il ne fait que nous troubler devant les différences qui existent entre les définitions du dictionnaire des mots Démocratie et Dictature et les réalités protéiformes. Idem entre la définition de ce qu’est un spécialiste des questions politiques et sa réalité aussi vaniteuse qu’impuissante. (impuissante quant à agir sur la destinée du monde mais puissante quant à rhétoriser sur ses complexités)

Sur la double question soulevée ici, nous finissons à ce point désemparés que nous ne savons plus où situer ni le cas de la France ni celui d’Adler si on devait en rester à seulement deux cases, celle du BIEN et celle du MAL.

Ca me rappelle ce qui se passait en TD de biologie à Jussieu. Au départ on nous montrait des dessins de cellule avec noyau bien dessiné, des mitochondries, un ergastoplasme...Puis on nous demandait de retrouver ces choses sur un vrai bout de viande.
Aïïïeeee ! Panique ! Nous ne distinguions rien car nous recherchions des contrastes aussi forts que dans les schémas idéaux. Il nous avait fallu des heures pour nous débarrasser des schèmes et nous repérer dans la réalité bien plus confuse. Et cela pour finir par rendre une copie comportant un dessins paradigme de nettetés (mais faux alors).


Ces gens du Dîner du siècle font certes de l’argent par action directe sur les systèmes. Mais ils en font également énormément rien qu’en nous vendant leurs livres et dissertations.
A la limite, Minc ne gagnerait rien dans les affaires, il ferait encore fortune rien qu’en nous vendant ses baratins sur la chose du Monde.


Et je suis convaincu que s’il n’y avait pas le dictionnaire, s’il n’y avait pas quelque part une prétention à la dénotation manichéenne donc simpliste des choses, si nous n’étions habitués qu’au principe d’incertitude, nous le lirions jamais leurs bouquins car notre regard serait d’emblée adapté à la brume. 

Ces gens qui surfent sur les connotations sont des gens qui ont eu la chance et le mérite de surclasser les dictionnaires. Comme moi concernant la cellule vivante, ils ne croient plus aux dénotations ou définitions précises. Ils se sentent au-dessus des académiciens et ils ont bien raison.
Ils font donc leurs propres définitions et autant dire qu’elles sont fumeuses car la réalité est très complexe.


Mais ne nous y trompons pas, plus ça va et plus nous sommes nombreux à avoir appris de ces experts. Il y a maintenant 3 millions d’Adler qui se répandent sur nos fora.


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