Je
l’admets : je n’ai point visionné la vidéo.
Cependant,
avant d’invectiver qui que ce soit, il est préférable de
connaître les tenants et aboutissants avec une grande précision.
Le
principe : le client est roi. C’est lui qui fait vivre
l’entreprise, qu’on le veuille ou non. Donc, il est libre de dire
ce qu’il croit juste. L’employée en question est une
professionnelle : elle est censée être capable de gérer une
situation de ce type et elle doit savoir que sans client (y compris
celui dont on parle) elle perdrait son emploi parce qu’elle sait
qu’elle n’est pas irremplaçable.
Le litige en question :
je n’ai aucune idée de la manière dont il commença. Si une
personne voulait bien se donner la peine de résumer...
La
méthodologie de compréhension : ne pas réagir à chaud,
prendre du recul, attendre que les informations soient complètes et
vérifiées.
Les
avis : elles divergent de part la manière même de considérer
l’information reçue. Ceux qui réagirent à chaud en condamnant
avec véhémence firent les plus graves erreurs : un riche
client qui écrase une pauvre petite employée sans
défense.
Finalement, le client ne fut pas si riche que cela, pas
si bien placé que cela, bref, il faisait juste le franchouillard
méprisant qui se croit au-dessus des autres. D’ailleurs, fait
rare, on dit qu’il s’est excusé. Pas de quoi être scandalisé,
donc.
On dit que rien n’arrive par hasard. Si ce monsieur osa
gronder cette employé avec une telle ampleur, c’est très
probablement qu’il contracta un stress dû à la fonction qu’il
occupe ou à des problèmes personnels. Malgré tout, il est
illogique de penser que seul le client en question a tort puisque
nous ignorons ce qui se passa : nous ignorons si l’employée
fit une erreur injustifiée.
Un
exemple pour illustrer : un jour un copain fit des emplettes
dans un magasin en France. Il était assez présentable (style
chemise, blazer) et se présenta devant la caissière pour payer.
Celle-ci lui fit un bonjour plutôt mécanique. Une autre fois, il
revit la même caissière qui fut extrêmement poli et serviable avec
lui (il portait un costume cravate). Une dernière fois, il passa
devant la même caissière qui, sans sourire et sans le moindre mot
(pas même un bonjour, donc), le regarda avec un mépris et une
condescendance que je préfère ne pas décrire. Ce jour-là, mon
copain était mal vêtu avec une barbe négligée... Et, pourtant,
c’est le même copain face à la même caissière. Lorsqu’il me
raconta l’histoire, bien qu’outré par le comportement de la
caissière, je lui répondis simplement : « Ce n’est
qu’une caissière. Elle n’a pas ton niveau d’expertise, sinon,
elle ne serait pas caissière, elle serait à ta place. »
Bien entendu, je lui recommandai de ne plus passer devant la
caissière autant que faire ce peut. Je sais pertinemment que ce que
mon copain vécut peut très bien arriver à n’importe quelle
personne.
La caissière ne l’a jamais regardé comme un être
humain, mais, l’a regardé comme un porte-monnaie (quand on est
bien vêtu c’est qu’on a les moyens d’acheter). C’est qui est
un manque évident de jugement lequel jugement est indispensable pour
exercer des responsabilités élevées.
Moi, je vécus la chose
suivante dans un magasin en France : j’étais correctement
habillé sauf que j’avais un faciès d’immigré. La vendeuse
disait bonjour à la personne avant moi et après moi. Elle ne me
regardait même pas. Ma décision fut simple : je n’achetais
plus là.
Un homme responsable n’accuserait jamais l’autre en
premier : les torts sont partagés puisque même l’employé ne
vous regarde plus comme une personne mais comme une machine à sous.
Ce sont les effets pervers de la société de consommation : juger sans connaître.
En
fin de compte, si un Français (pour mémoire : l’histoire
s’est déroulée en France) vivant avec un SMIC recevait un
pourboire de 100 euros après avoir été insulté par un client et
qu’on lui demandait s’il préférait renoncer à cet argent
plutôt que de recevoir des insultes, dire que tous les Français,
sans exception, dans sa condition, auraient renoncé à l’argent
serait mentir... C’est une question de choix : son honneur ou
son emploi. Il faut choisir.
Moralité : on peut détester
l’argent, mais, rien ne se fait sans argent en Europe. Pour manger,
il faut payer. Normalement.
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération