Comparons, non à cause de l’objet du discours, mais de la structure du raisonnement qui le sous-tend, la déclaration citée dans l’article de Noam Chomsky :
« Pour ce qui est des faits avancés par les militants d’une
réouverture d’une enquête sur le 11-Septembre, ce qu’ils disent avoir
trouvé, ce sont principalement des faits étranges, des coïncidences
troublantes, des choses incompréhensibles. Et sans remettre en doute tous ces détails, dont certains sont probablement corrects, pourquoi ne reconnait-on pas tout simplement que c’est un fait historique ?Prenez
n’importe quel évènement historique, il sera tellement compliqué et
embrouillé que vous y trouverez nécessairement toutes sortes de
phénomènes inexpliqués, d’étranges coïncidences, ou des détails laissés
dans l’ombre »
et la déclaration de trente-quatre historiens publiée le 21 février 1979 dans les colonnes du Monde (depuis, un certain nombre d’entre eux, dont Vidal-Naquet, s’en sont repentis) :
"Chacun est libre d’interpréter un phénomène
comme le génocide hitlérien selon la philosophie
qui est la sienne. Chacun est libre de le confronter ou de ne
pas le confronter avec d’autres entreprises de meurtres, antérieures,
contemporaines, postérieures. Chacun est libre de se référer
à tel ou tel type d’explication ; chacun est libre, à
la limite, d’imaginer ou de rêver que ces faits monstrueux
n’ont pas eu lieu. Ils ont malheureusement eu lieu et personne
ne peut en nier l’existence sans outrager la vérité.
Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre
de masse a été possible. Il a été
possible techniquement puisqu’il a eu lieu. Tel est le point
de départ obligé de toute enquête historique
sur ce sujet. Cette vérité, il nous appartenait
de la rappeler simplement : il n’y a pas, il ne peut y avoir de
débat sur l’existence des chambres à gaz."
Quand Chomsky se repentira-t-il - non pas quant à l’analyse des faits - mais quant à sa posture intellectuelle ?