Pourquoi donc plier les cheveux en quatre pour, à l’aide d’une prose ondulante, relativiser à tout prix cette baisse dans un sondage ? C’est que l’opération Ségolène repose principalement sur les sondages. Celui-ci est d’ailleurs à considérer avec précaution : le total des « préférences » est supérieur à 100, les sondés pouvant donner plusieurs réponses, ce qui ne peut que favoriser les personnalités sans aspérités... sympathiques.
Cette « forte chute » est-elle significative ? Peut-être pas encore, mais personne ne doute que la bulle peut-se dégonfler très vite si l’idée s’installe que « Ségolène » baisse. L’effet « prédiction auto-réalisatrice » qui a joué à la hausse, pourrait se manifester dans l’autre sens, de manière catastrophique et irréversible. Mais, l’opération est sous contrôle... pour l’instant.
C’est une intéressante expérience de science sociale qui se déroule sous nos yeux : est-il possible à l’aide des moyens modernes de prescription d’opinion (sondages, magazines people, commentaire des « politologues », embrigadement des médias) de fabriquer un Président avec du vide ? Du vide politique, je veux dire.
De la même manière qu’on a fabriqué des « chanteurs » avec de jeunes inconnus qui n’avaient aucun talent. Comme une certaine Magali, vendue sur son physique ingrat, et oubliée depuis. Ségolène pourrait bien être une Magali dans la variante « mignonne ». Dans la télé-réalité, il faut varier les scénarios.