@ l’auteur
... toute conscience a à sa source un désir d’individuation qui est pur égoïsme.
Très juste. Plus simple encore : l’égoïsme est l’unique moteur de nos actes. Même quand nos actes sont altruistes (l’abbé Pierre, sœur Emmanuelle, et bien d’autres) la motivation profonde est la satisfaction de l’égo.
Chez l’altruiste, son égo a besoin, pour se satisfaire, d’une reconnaissance particulière, profitable aux bénéficiaires de sa « générosité ». Générosité ni plus ni moins égoïste que le nombrilisme observé chez l’individualiste. L’abbé Pierre était très malheureux chaque fois qu’il était empêché de « satisfaire son égo » en venant en aide aux plus démunis.
Ainsi, selon les valeurs portées par une civilisation, l’égoïsme produira plus individualistes, ou plus d’altruistes, chacun poursuivant le même objectif : satisfaire son égo.
Bien que profondément athée, je ne peux pas rejeter toutes les valeurs à l’origine de notre civilisation actuelle (le christianisme), car elles portent au pinacle l’altruisme, force fondatrice indispensable pour pérenniser le « vivre ensemble ». Il faut juste trouver le bon équilibre entre cette valeur, non exclusive, et d’autres qui apportent la reconnaissance de l’individu, autant que ce qui les relie entre eux. Bref, il faut inventer la « religion » de demain, avant de jeter aux ordures celles d’hier.