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Didier Didier Parti de Gauche 4 avril 2013 22:25

Salut Lionel,

Je comprends le malaise que peut créer cet article, bien sûr, les mots ont un sens. Je tiens juste à préciser dans quel sens j’utilise « lâche » et « salaud » puisqu’il s’agit en partie de ça.
C’est dans le sens de celui qui ferme les yeux et de celui qui participe à la domination. En fait ce sont des concepts sartriens qui ne choquaient pas en leur temps. Le lâche est celui qui laisse faire un système dominant sans rien dire alors qu’il en a conscience (et nous avons tous nos lâchetés, comme le dit JLM, ce système a réussi à nous priver de tout courage), le salaud est celui qui va plus loin, c’est celui qui collabore au système pour y trouver sa place.
Je reconnais et le dit, le travail de Gérard Filoche sur l’ANI. Je mets même le lien vers son blog et ses analyses que je partage. J’ai même eu l’occasion de saluer son travail en assemblée citoyenne. Par contre, sa position sur LCI est une caution morale pour le PS. Tant qu’il reste au PS et essaie de le bouger de l’intérieur, bon....je pense que c’est inutile mais il fait un choix qui peut marcher, je lui fais crédit. Mais quand il monte au créneau pour sauver le PS, ça ne me semble plus la même démarche. D’autant plus quand c’est au détriment de la dénonciation de l’ANI dont il est le premier et peut-être le premier des combattants. On est exposé quand on est le premier. Quand je parle des éléphants, ce sont évidemment des « installés de Solférino », de ceux qui font du PS ce qu’il est, et par sa prestation, GF participe à la parade des éléphants du PS autour de l’affaire Cahuzac. Sûrement pour la première fois ? Mais il le fait. Peut-être malgré lui ? Mais il le fait. J’émets un doute à la fin de mon texte, on verra... Je ne serai pas surpris qu’il entre dans un futur gouvernement ! On en reparlera peut-être bientôt ?

Pour ce qui est des mots comme lâches et salauds, cela participe d’un principe. Je pense que le capitalisme et le libéralisme, pour des raisons évidentes, ont nivelé les goûts, les couleurs, les arts (cinéma entre autre), le langage et la pensée pour pouvoir vendre la même chose à tout le monde. Il y a un polissage de la société de consommation (celle à qui on veut faire avaler des images projetées en boucle - celle de GF sur LCI par exemple) qui s’autocensure et se bride, dans laquelle il ne faut plus de « disputes » publiques, plus voir la mort en face, plus utiliser certains mots qui deviennent « populistes » et où plus personne ne choisit son camp de peur de devoir en changer avec les alternances au pouvoir. « On n’insulte pas l’avenir ». Mais l’avenir est ce qu’on en fera, sinon ne nous engageons pas ! Ce système provoque notre lâcheté et je n’échappe pas à ça.

Mais je me refuse à m’y résigner et je fais même tout pour le condamner. Je comprends que cela choque et je présente mes excuses à celles et ceux qui ressentent un malaise, mais je dirais même que c’est fait pour ça, pour étonner, pour réveiller, pour ébrouer... Alain disait que "penser c’est dire non", c’est le contraire de l’opinion qui opine, qui dit oui, qui baisse la tête comme si elle s’endormait. Celui qui dit non se réveille secoue la tête de droite à gauche, s’ébroue. En utilisant ce style, j’essaie de provoquer une dénivellation, peut-être un réveil mais ce serait prétentieux.

En tout cas ça fait réagir et si la réaction est constructive c’est toujours un plus pour le débat.
A bientôt.


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