Salut Lionel,
Je comprends le malaise que peut créer cet article, bien sûr, les mots
ont un sens. Je tiens juste à préciser dans quel sens j’utilise « lâche »
et « salaud » puisqu’il s’agit en partie de ça.
C’est dans le sens de celui qui ferme les yeux et de celui qui participe à la domination. En fait ce sont des concepts sartriens
qui ne choquaient pas en leur temps. Le lâche est celui qui laisse
faire un système dominant sans rien dire alors qu’il en a conscience (et
nous avons tous nos lâchetés, comme le dit JLM, ce système a réussi à
nous priver de tout courage), le salaud est celui qui va plus loin,
c’est celui qui collabore au système pour y trouver sa place.
Je
reconnais et le dit, le travail de Gérard Filoche sur l’ANI. Je mets
même le lien vers son blog et ses analyses que je partage. J’ai même eu
l’occasion de saluer son travail en assemblée citoyenne. Par contre, sa
position sur LCI est une caution morale pour le PS. Tant qu’il reste au
PS et essaie de le bouger de l’intérieur, bon....je pense que c’est
inutile mais il fait un choix qui peut marcher, je lui fais crédit. Mais
quand il monte au créneau pour sauver le PS, ça ne me semble plus la
même démarche. D’autant plus quand c’est au détriment de la dénonciation
de l’ANI dont il est le premier et peut-être le premier des
combattants. On est exposé quand on est le premier. Quand je parle des
éléphants, ce sont évidemment des « installés de Solférino », de ceux qui
font du PS ce qu’il est, et par sa prestation, GF participe à la parade
des éléphants du PS autour de l’affaire Cahuzac. Sûrement pour la
première fois ? Mais il le fait. Peut-être malgré lui ? Mais il le fait.
J’émets un doute à la fin de mon texte, on verra... Je ne serai pas
surpris qu’il entre dans un futur gouvernement ! On en reparlera
peut-être bientôt ?
Pour ce qui est des mots comme lâches et
salauds, cela participe d’un principe. Je pense que le capitalisme et le
libéralisme, pour des raisons évidentes, ont nivelé les goûts, les
couleurs, les arts (cinéma entre autre), le langage et la pensée pour
pouvoir vendre la même chose à tout le monde. Il y a un polissage de la
société de consommation (celle à qui on veut faire avaler des images
projetées en boucle - celle de GF sur LCI par exemple) qui s’autocensure
et se bride, dans laquelle il ne faut plus de « disputes » publiques,
plus voir la mort en face, plus utiliser certains mots qui deviennent
« populistes » et où plus personne ne choisit son camp de peur de devoir
en changer avec les alternances au pouvoir. « On n’insulte pas l’avenir ».
Mais l’avenir est ce qu’on en fera, sinon ne nous engageons pas ! Ce
système provoque notre lâcheté et je n’échappe pas à ça.
Mais
je me refuse à m’y résigner et je fais même tout pour le condamner. Je
comprends que cela choque et je présente mes excuses à celles et ceux
qui ressentent un malaise, mais je dirais même que c’est fait pour ça,
pour étonner, pour réveiller, pour ébrouer... Alain disait que "penser
c’est dire non", c’est le contraire de l’opinion qui opine, qui dit oui,
qui baisse la tête comme si elle s’endormait. Celui qui dit non se
réveille secoue la tête de droite à gauche, s’ébroue. En utilisant ce
style, j’essaie de provoquer une dénivellation, peut-être un réveil mais
ce serait prétentieux.
En tout cas ça fait réagir et si la réaction est constructive c’est toujours un plus pour le débat.
A bientôt.