mais monsieur Laffite qui serait mieux placé que vous pour en découdre avec ces phénomènes de leadership et de bouc émissaire...
ainsi l’affaire en cours a bien deux sources dynamiques : la première fut la fraude, la seconde est une sacrée réactivité des masses à ce qui ailleurs, oui, passerait pour un détail, une simple rayure sur carrosserie.
là-dessus le chef de l’état est très mauvais thérapeute, il « se coltine la misère du monde » comme diraient certains, parce qu’il répond sur le versant du sens, c’est-à-dire qu’il tient sincèrement son jérôme pour un problème moral.
répondre sur le versant du signe par contre, ce serait comprendre que si cette affaire prend de telles dimensions, c’est bien parce que jérôme est avant tout, ici et maintenant, le signifiant de tout autre chose ; par exemple, ce simple fait que deux français sur trois disent désormais ouvertement à françois « tu ne nous représentes plus », ils affirment donc avoir besoin de se représenter (la france) autrement, et il est singulier à quel point le chef de l’état peut exceller en platitude : qui n’a pas été profondément ennuyé par sa dernière intervention télévisée ? on aurait dit une arrière-cour des tp d’éco de nanterre, au mieux un amphi abandonné de dauphine ; bref un chef de l’état n’est pas un chef d’entreprise... il n’y manque que le rêve, plus grave - la Vision.
mais jérôme est peut-être encore plus terrible que tout ce que ces mauvais contes véhiculent ; car il a un précédent dans l’histoire, et qui n’augure rien de très bon... Il y a deux mille ans, dans un des premiers conseils des ministres de l’histoire, un homme était chargé de gérer la bourse collective, précise le récit, et l’on ajoute qu’il ne manquait pas d’y puiser frauduleusement à l’occasion.
cet homme s’appelait Judas.