Article révisionniste qui masque le rôle sanglant du Gladio dans les années de plomb en Italie. On sait maintenant que les attentats imputés aux brigades rouges, comme l’attentat de la gare de Bologne en 1980 ou de la piazza Fontana à Milan en 1969 étaient le fait du Gladio, une organisation sous le commandement de l’OTAN.
Vergogna Buffon(i) pour reprendre le titre d’un article du journaliste de l’Osservatorio Politico Mino Pecorelli qui peu après la mort de Moro établit un lien entre son assassinat et Gladio.
Pecorelli fut assassiné à son tour en mars 1979 et l’ancien président Andreotti condamné à 24 ans de prison pour le meurtre de celui-ci en 2002 (jugement annulé par la cour de cassation en 2003).
Il est de plus en plus admis que Kissinger aurait joué un rôle important dans le meurtre d’Aldo Moro et qu’il est grandement suspecté d’en être le commanditaire.
De nombreux témoignages accréditent cette thèse, notamment la veuve Eleonora Moro qui lors du procès des assassins de son mari témoigna que Kissinger l’aurait mis en garde contre son projet de former un gouvernement d’unité nationale avec des communistes. Avant ce procès, Eleonora avait souligné dans une interview au Corriere della Sera du 13 avril 1982 que ces menaces venaient d’une importante personnalité internationale qui aurait dit à Moro « Soit vous annulez votre projet ou vous le paierez cher. A vous de voir si vous voulez suivre ce conseil ».
Déclarations corroborées lors de ce même procès par la fille d’Aldo Moro, Agnese, qui affirma que son père avait été menacé dès 1975 lors d’une réception à l’ambassade d’Italie aux Etats-Unis.
Le projet d’un gouvernement d’unité nationale avait donc été murement réfléchit par Moro qui voulait mettre fin à l’instabilité politique en Italie qui prévalait depuis la fin de la seconde guerre mondiale avec 40 gouvernements en 35 ans.
Pour en savoir plus sur Gladio et les années de plomb, « Les Armées Secrètes de l’OTAN » de l’universitaire Daniele Ganser est un bon point de départ.