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David Adel (---.---.152.139) 17 octobre 2006 15:36

Dans une semaine, le 21 octobre 2003, il y aura le 10ème anniversaire de l’assassinat de Ndadaye Melchior, premier Président démocratiquement élu par le peuple burundais.

On aurait aimé que l’auteur nous parlent de tout ce qui n’a pas changé depuis ces 10 longues années ! Comme les constantes et très nourries divisions entre burundais hutu et tutsi et twa !

Ce problème des divisions entre les Hutu et les Tutsi n’est pas purement ethnique du fait qu’il ne peut pas y avoir de contradiction fondamentale entre des individus qui ont la même culture, parlent la même langue, habitent ensemble et dans les mêmes conditions, donc appartiennent à toutes les classes sociales. Le problème ethnique n’est qu’un aspect d’une grande contradiction de ce pays. (Le Burundi est une contradiction exceptionnelle à ce sujet !)

Alors s’il y a une contradiction, elle ne peut être que celle fondamentale qui existe entre la classe des opprimés et celle des oppresseurs.

Les opprimés se retrouvent dans toutes les ethnies sur les collines, dans les centres urbains et même dans les casernes militaires si on considère que les hommes de troupe sont les plus exploités et les plus exposés à la misère (Enfants et adultes confondus, voir mon lien plus haut sur la militarisation des enfants au Burundi).

Les oppresseurs se trouvent essentiellement en ville du fait qu’il n’y a pas beaucoup de grands propriétaires terriens dans les campagnes. Les oppresseurs sont ces bourgeois qu’on trouve dans l’armée, dans l’administration parmi les grands commerçants (Dont l’auteur n’a isolé que les descendants des « arabo-musulmans » comme s’ils sont les seuls commerçants au Burundi !) et les quelques rares « latifundiaires » qui possèdent des fermes et font travailler des ouvriers agricoles.

En outre, la complexité du Burundi est que la classe bourgeoise se confond dans certains secteurs comme l’armée avec les ethnies. Le pseudo ethnisme n’est qu’une conséquence d’une mauvaise gestion du patrimoine de l’État, d’une répartition inéquitable du peu de ressources disponibles.

C’est donc, encore une fois, une manifestation d’une lutte entre les oppresseurs et les opprimés et la tentative de calmer une partie de la population en muselant une autre partie dont l’ethnie est différente, sans plus.

Selon le groupe victime de cette discrimination, on a l’ethnisme, le régionalisme, le clanisme, le « collinisme » et ce que certains appellent le cousinage.

Un Hutu peut opprimer d’autres Hutu et les massacrer, s’il fait partie de la classe des oppresseurs. Il en est de même pour un Tutsi qui exploite d’autres Tutsi. Certains Tutsi du Burundi n’ont jamais profité des régimes dits « tutsisants » dirigés par des dictateurs militaires.

Voyons un peu de coté des politiciens : Ils s’en foutent de l’éducation du peuple. Au contraire, car ainsi ils profitent de leur inconscience sociale. Du fait que le pays est trop petit et trop pauvre, le gâteau à partager devient de plus en plus petit alors que la classe bourgeoise aspire toujours à avoir des voitures et des maisons de luxe, et vivre dans une aisance matérielle. (Problème, oh combien triste, de l’Afrique en générale !)

Quant aux intellectuels : Indépendamment de leur ethnie, certains intellos burundais confiants dans leur formation et leur diplôme ainsi que les avantages qu’ils peuvent en tirer choisissent le statu quo. Ils décident de combattre tous ceux qui veulent faire bouger les choses et risquent de leur ravir leurs privilèges parfois indus.

Ces intellectuels sont qualifiés de réactionnaires. Lorsqu’ils combattent leurs adversaires politiques (Et ils changent de veste en fonction du vent dominant !), ils mettent en avant leurs intérêts personnels et sont mêmes prêts à commettre des assassinats.

Ce sont des intellectuels petits bourgeois car ils aspirent à la bourgeoisie, à de grandes fortunes et ne tiennent même pas compte de la pauvreté du pays. Pour les raisons susmentionnées, on les appelle aujourd’hui des « ventriotes ».

Et lorsque il y a une accalmie entre pseudo ethnies, les hauts cadres hutu et tutsi partagent des boissons importées et méprisent des mêmes manières les plus démunies, y compris parfois les membres de leur famille.

La plupart vivent dans des maisons de luxe alors que sur leur colline natale, leurs parents, frères et sœurs vivent dans des cases souvent dans des conditions déplorables.

C’est l’Afrique !

Bien à vous tous (tes)

David Adel


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