« la charité avec l’argent des autres ». Scandaleux, certes, mais à première vue seulement. Car au fait : quel argent n’est pas « des autres » ? Le traitement du fonctionnaire n’est-il pas qu’ « argent des autres » ? Le salaire de l’ouvrier, le bénéfice de l’entrepreneur ne sont-ils pas qu’« argent des autres » aussi ? Les honoraires des professions libérales poussent-ils du sol, tombent-ils du ciel, ou, à travers un autre, ne proviennent-ils pas de l’Autre ? Sembler, comme Paul Villach, découvrir l’argent à froid, sans son lien indissociable avec
l’Autre, qui fait que tout argent vient des autres, c’est un peu découvrir que l’eau chaude tend tout naturellement vers le refroidissement. Très loin du problème d’une société sans argent...