" Selon les écoles, les activités
périscolaires semblent se passer plus ou moins bien. Mais dans la
majorité des cas, c’est très bruyant. Beaucoup d’agitation dans les
classes et parfois des hurlements. Les personnes recrutées n’ont
certainement pas l’expérience et l’autorité nécessaires pour prendre en
charge des groupes d’enfants. Une fois, une animatrice est sortie d’une
salle totalement paniquée pour me demander de l’aide pour faire
descendre les enfants des tables. Plusieurs fois on m’a demandé : "
mais comment vous faites pour qu’ils vous écoutent ? ".
Le matin,
je retrouve souvent les classes en désordre. Des affichages sont
dégradés. On perd du temps le matin à tout remettre en ordre. On perd du
temps à remplir les feuilles pour établir les horaires de sortie de
chacun. En fait on travaille beaucoup moins.
Globalement,
les locaux sont moins bien entretenus qu’avant surtout dans les écoles
maternelles ( toilettes, fientes de pigeons dans la cour ... ), les
asems ne pouvant pas faire le ménage et s’occuper des enfants en même
temps.
A l’extérieur de l’école, je croise des
groupes d’enfants surexcités qui sont emmenés dans les gymnases par des
accompagnateurs à peine plus âgés qu’eux et qui semblent n’avoir aucune
autorité sur eux. Je rencontre aussi des élèves qui traînent dans la
rue. Ils m’expliquent qu’ils ont demandé à ne plus aller aux activités
périscolaires car ils trouvent que « c’est nul ».
Le
plus inquiétant, c’est la confusion qui commence à germer entre le
travail scolaire (obligatoire) et les activités périscolaire "
récréatives " qui n’ont pas, bien sûr, ce caractère obligatoire. Dès le
mois d’octobre, j’ai commencé à entendre des réflexions d’élèves comme "
C’est obligatoire, ce travail ? « , » Pourquoi je suis obligé de le
faire, ça ? « » J’ai pas envie de le faire, ça m’intéresse pas ! " que
je n’avais jamais entendues avant. Le fait que la plupart des activités
se déroulent dans les mêmes salles que l’enseignement est certainement
la cause de cette confusion.
Est-ce que je pense cette
réforme est un progrès pour l’école ? Sans hésitation : non . Mais je ne
suis ni Chronobiologiste, ni Expert en Sciences de l’Education, ni
Ministre de L’Education Nationale. Je suis simplement sur le terrain
tous les jours. "