Allez, même si TVA et création de richesse n’ont pas de rapport, j’ai voté oui ; parce que vous avez bien compris ce qui est en train de se produire.
C’est bien d’essayer d’expliquer les choses, mais vous manquez encore de tact. On ne dit pas à des gens qui triment toute leur vie qu’ils devraient « se retrousser les manches ». Le problème des français n’est pas qu’ils ne travaillent pas, mais qu’ils vivent dans une illusion, et qu’ils ne veulent surtout pas voir la réalité. Ils ne veulent pas changer de point de vue, à cause d’un surplus d’orgueil. Ils ne veulent surtout pas voir leurs contradictions ; celle par exemple qui consiste à réclamer plus de pouvoir démocratique, tout en réclamant un état plus fort. Ou celle qui consiste à râler après les actionnaires qui s’enrichissent, tout en réclamant des hausses de salaire... tant qu’il y aura des salariés, il y aura des patrons et des actionnaires qui s’enrichiront, puisque les salariés sont payés à l’heure, et les actionnaires ramassent le reste.
A tous les salariés français, si vous voulez plus d’argent, si vous voulez votre juste part, arrêtez de réclamer qu’on renforce le statut de salarié, ça ne marchera pas. Demandez à ce que votre part soit calculée sur la richesse produite. Demandez à devenir actionnaire de votre boîte (ou un truc comme ça)
Le salariat c’est la loterie, l’entreprise c’est la banque. Quand la boîte gagne de l’argent, beaucoup, vous êtes perdants car vous êtes payés en fixe, à l’heure. Quand la boîte en perd, dans un premier temps vous êtes gagnant puisque vous touchez toujours votre salaire (au contraire des actionnaires qui ne touchent plus de dividendes) ; mais ça dure jamais longtemps. Si la boîte perd trop d’argent, elle fait faillite et vous n’avez plus rien. La banque gagne toujours ; et même quand elle saute, vous, salariés, vous ne gagnez pas un kopeck de plus.
C’est schizophrénique de dénoncer l’injustice d’un système, tout en continuant à réclamer que ce système perdure. Des hausses de salaire, ou trifouiller les formules de calcul des charges, ou même des primes de participation, tout ça c’est pas un changement de paradigme ; c’est l’illusion du changement tout en restant dans la continuité.