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TicTac TicTac 23 janvier 2015 16:34

Bon, j’ai bien tout lu et, globalement, il n’y a pas grand chose à en tirer, sauf pour les quelques excités qui ne manqueront pas de se manifester, pour ou contre.

J’avais une blague sur le golf : ce n’est pas un sport de cons mais tous les cons y jouent.

Il me semble que c’est aujourd’hui un peu la même chose pour l’Islam : c’est pas une religion de violents mais tous les violents s’en réclament (pour peu qu’ils soient terroristes, bien sûr).

On peut aussi, raisonnablement, s’épargner tous les couplets sur l’occident, responsable de ci ou de ça, moi, les histoires de « c’est lui qui a commencé », j’ai dû arrêter, si mes souvenirs sont bons, aux alentours du CP.
Alors il reste quoi ?

Il reste qu’évidemment, je peux vivre en paix avec n’importe qui. J’entends par là tous ceux qui, peu ou prou, respecteront des règles de vie communes.
Ça veut dire que je n’aurais a priori aucun souci si mon voisin prie en direction de la Mecque, s’il se rend à l’église ou à la synagogue ou au temple.

Là où ça va se corser, c’est quand mon voisin va me demander de sacrifier un peu de ma quiétude pour son intérêt religieux.
Je n’ai jamais fusillé du regard ou adressé une quelconque remarque à une femme voilée (fût-elle couverte des pieds à la tête), par exemple.
J’aurais un peu plus de mal si je devais constater que, sous couvert de cette liberté vestimentaire et religieuse, on tente de me prendre pour un con et revendiquer la généralisation de cette tenue.

Je ne dis pas que ce soit le cas, mais.
Mais l’expérience m’a appris qu’à trop bon, trop con, entre autres.
Je vois bien, citoyen que je suis, que depuis quelques décades, il existe un certain malaise lorsque deux cultures se heurtent et qu’il en existe une qui, par le fait notamment de la ghettoïsation, tente de prendre le pas sur le régime commun.
Je vois bien aussi que notre culture de base est celle d’un catholicisme relégué au rang du truc que l’on fait à la maison ou à l’église et qu’il n’existe plus personne pour comprendre que la religion puisse prendre autant de place non seulement dans la tête d’un croyant, mais aussi et surtout dans l’espace public.
Ce faisant, et comme nous sommes gouvernés par des ploucs un peu lâches depuis très longtemps, cette incompréhension, mêlée à la force de la foi affichée par les musulmans, nous a menés à des renoncements de plus en plus forts.
Des renoncements à la laïcité pourtant chèrement acquise.
Des renoncements achetés par une culpabilisation systématique eu égard à notre passé colonialiste, entre autres.
Achetés encore par un forme de mauvaise conscience que nous avons (ou que l’on a su nous vendre) lorsque l’on nous met sous le nez les difficultés d’intégration de ces jeunes en déshérence.

Nous avons déversé des millions sans discernement pour cacher la misère, nous avons financé des associations, des bidules, des trucs, qui n’ont pas servi à grand’chose mais qui nous permettaient de sauver la face. Un temps du moins.

Il ne se trouvera pas grand monde pour considérer, aujourd’hui, que ça a été une réussite.
Ceux qui ont tenté de soulever le problème de l’intégration étaient systématiquement rangés dans la catégorie frontiste, parfois à raison mais souvent à tort, et cela évitait surtout à « ceux qui nous dirigent » de faire face au problème de fond : l’argent ne suffit pas et les excuses nationales ne font jamais qu’exciter le pékin (dans un sens comme dans l’autre).

Or il se trouve qu’en n’ayant laissé le problème de la rue dans la rue, la place du curé étant reléguée au fond des églises désertées, ce sont des prêcheurs qui ont rempli le rôle d’éducateurs.
Car parallèlement, les parents (et peut-on les en blâmer) ont abandonné l’éducation, les profs ont été laissés seuls sans directives claires (mais avec des sanctions qui pleuvaient) et l’état passait son temps à s’excuser.

Alors non, il ne faut pas laisser dire que le Coran encourage la violence.
Mais il faut pouvoir dire que le Coran est le vecteur de bien des violences actuelles.
Certains réclament une exégèse de ce livre sacré.
Elle est impossible : qui pourrait imposer au Pape une réécriture de la bible ?

Je n’ai pas de solution à apporter.
Je sais seulement que nous sommes visiblement au début de nos emmerdes et que, vraisemblablement, de nombreux jeunes et moins jeunes se laisseront prendre aux miroirs déformants de la prédication au nom de cette religion.
Je sais aussi la violence née de la laïcité qui a été imposée en France, et que, sûrement, nous passerons par un épisode tout aussi violent en imposant à l’Islam de se conformer, en France, à cette idée que nous nous sommes faits de la laïcité.
Ce n’est qu’à ce prix que nous parviendrons :

- à montrer que l’Islam est soluble dans notre pays ;
- à respecter cette religion qui ne sera jamais que rabaissée au rang des autres religions ;
- à vivre ensemble malgré nos différences ;

Je ne peux pas accepter que nous laissions sur le carreau des jeunes qui devraient, aidés de la République, trouver une place dans la société des droits de l’homme.
Mais je ne peux pas accepter non plus de renoncer à la conception laïque de cette société que nous avons bâtie sur le sang.

Il n’est plus l’heure, pour une religion, quelle qu’elle soit, de revendiquer.
La religion a un cadre défini en France.
Elle s’adapte ou non.

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