En fait, en 1980, le système stalinien et post stalinien du « socialisme dans un seul pays » est au bout du rouleau. Et il n’est pas anormal qu’il soit le plus contesté en Pologne où un contentieux séculaire survit entre la notion polonaise et la nation russe, attisé pour le coup, par une église catholique omniprésente depuis des siècles. Quand, à Yalta, Staline a choisi la Pologne plutôt que la Grèce, abandonnée à la GB, c’est, évidemment, pour des raison géopolitiques liées à son projet du « socialisme dans un seul pays ». La Pologne, 25 millions d’habitants à l’époque, étant, potentiellement plus riche que la Grèce et géographiquement plus facilement intégrable.
En 45, Staline pense que l’accumulation primitive du capital, qui a permis la victoire militaire est suffisante pour assurer la survie économique et le développement ultérieur du « bloc socialiste ». Cette vision, qui va, même avec d’autres moyens après 53 (fin du goulag), lui survivre, est une erreur parcequ’elle impose, contre l’Occident, un course aux armements ruineuse, payée, en terme de niveau matériel de vie, par tous les peuples soviétisés.
En 1980, la Pologne est le maillon faible d’un modèle économique épuisé. Les capitalistes, appuyés par l’église catholique, vont n’en faire qu’une bouchée, et à partir de là, démolir la totalité du puzzle stalinien. Mais, au même moment, à l’autre bout de la Terre, Deng Xiao Ping fait un autre calcul, celui du retour à la NEP de Lénine. Aujourd’hui on peut comparer, qui peut dire qu’il y aurait photo ?