C’est un curieux procès qui est fait là à
quelqu’un, Sapir, qui si je l’ai bien compris, regrette que le FN, étant ce
qu’il est, c’est-à-dire repoussant, il
est impossible d’envisager une collaboration avec lui, lors même qu’il feint de faire
un bout de chemin dans la bonne direction mais propose en fait aux gens un marché de dupes. Même avec une longue cuillère on ne dîne pas avec le diable.
Il est évidemment regrettable que le FN ne soit pas un parti à vocation humaniste mais dans ce cas, à quoi servirait-il et qui serait-il utile ?
Et Frédéric Lordon a également raison quand il voit le FN pour ce qu’il est en réalité : l’envers, la
face noire d’un système dont il fait partie intégrante et qui canalise sur les
élucubrations qui lui tiennent lieu de programme un vote protestataire qui se
perd dans le sable.
Il est évident que le FN joue un rôle de loup garou d’opérette dans un système politique qui s’accommode très
bien de ses foucades et qui ne serait en rien ébranlé par son accession au
pouvoir. Il est dans le rôle que les bouffons jouaient auprès du monarque absolu, il sert de
soupape de sûreté pour évacuer vers le néant la grogne populaire.
C’est aussi pourquoi - parce qu’il est
inoffensif et inopérant - qu’il bénéficie de tant de complaisances médiatiques qui se font l’écho des péripéties dont il meuble son action.
Chien qui aboie ne mord pas.