Je lis là n’importe quoi dans les commentaires ! L’auteur a raison de suspecter les jérémiades à propos de l’Euro.
L’euro est une « monnaie », un instrument d’échange communautaire décrété par convention, en somme un outil et rien de plus. Mais il est bien connu que les mauvais ouvriers accusent toujours leurs mauvais outils !
On ne peut pas critiquer un thermomètre parce qu’il indique que le malade a la fièvre. Eh bien l’euro c’est la même chose. Ce n’est pas l’euro qui est malade, c’est NOUS ! Quand je dis « nous », j’entends « le monde occidental ».
Nous sommes malades d’un déséquilibre des échanges parce que la politique américaine est laxiste sur le plan monétaire, et que la guerre d’Irak coûte très cher, mais pas seulement. Ca fait déjà quatre ans que, dans l’édito que je publie très irrégulièrement sur mon site (ci-dessous), je prédis un euro à 2 dollars dans la décennie. C’est inéluctable à court terme, et ça pourrait arriver demain si un pays comme l’Iran ou le Vénézuela décide de tarifer ses ventes de pétrole à la Chine en Euros plutôt qu’en dollars.
Car le colosse Amérique a des pieds d’argile... mais un appétit d’ogre ! Le plus gros consommateur d’énergie du monde (1/4 de la conso mondiale) n’en produit lui-même que 3%... Pô grave ! Il paie le reste en monnaie nationale, il suffit de tirer sur la planche à billet. Enfin, il suffisait... Parce que maintenant que l’Euro existe, les gens du tiers-monde se posent des questions... En fait, QUI paie ce déficit américain depuis des lustres ? Qui s’appauvrit chaque jour un peu plus en vendant ses matières premières à très bas prix, fixés à Chicago, et qui plus est en dollars ce qui n’arrange rien ?
Il suffirait que certains pays, pauvres mais très nombreux et riches en minerais de toutes sortes, se mettent d’accord pour constituer un cartel, comme l’ont fait les pays pétroliers dans les années 70, qui exigerait ses paiements en Euros. Un coup comme ça et l’Amérique est à genoux !
Bush a la trouille de ça ! (moi aussi je dois dire, parce que les secousses sismiques sont toujours mauvaises, et le tsunami économique qui suivrait serait terrrible... Nous serions obligés de prêter des sous à l’Amérique !!!)
Ceci explique en grande partie son immense intérêt pour le contrôle des pays producteurs du Golfe.
L’Amérique ne produit plus grand chose. L’économie dite libérale (mais en fait ultra-libérale et capitaliste) a pressé le citron jusqu’à la dernière goutte, et la plupart des américains ne sont plus que de vulgaires commerçants qui font tout sous-traiter en extrême Orient. Il y a vingt ans c’était au Japon, ensuite à HongKong et en Corée, maintenant en Chine. Aujourd’hui la moitié de la Bourse de New York appartient AUX CHINOIS !!! Et le vrai pouvoir n’est pas à celui qui tient les commandes mais à celui qui peut d’un coup tout faire s’effondrer.
Tout ça fait que le roi-dollar ne tient plus sur aucune base économique saine ni logique. La confiance des investisseurs se porte donc sur l’Euro, qui par effet de la spéculation voit sa valeur face au dollar gonfler terriblement.
Mais ce n’est pas l’Euro qui est en cause, c’est bien en premier lieu la spéculation effrénée, et le dollar lentement déprécié par la politique américaine depuis au moins trente ans. La seule chose qui reste à l’Amérique est (était) de montrer ses muscles, comme Schwarzy... Mais même cela ne sera bientôt plus crédible. Heureusement qu’ils ont la NaSa. C’est quand même leur meilleure image.
De plus, c’est complètement idiot d’accuser notre monnaie forte d’être la cause de tous nos problèmes sociaux. Plus elle monte face au dollar et moins on paie cher notre énergie et nos importations. Que dirait-on si c’était le contraire ?
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