« ce n’est pas au soignant de DECIDER du soin, mais seulement de proposer le soin. »
Proposer à qui ? A une mourante qui hurle sa douleur ?
Dans un cas pareil, on fait une demande en quatre exemplaires, et on attend trois mois la réponse ?
Ou alors on déclare, s’il y a un instant de lucidité : « Vous n’avez pas fait votre demande il y a dix ans, et maintenant votre état psychique ne vous permet plus de faire un tel choix en toute conscience, alors je ne peux rien pour vous soulager, et donc dans ces conditions je ne peux pas prendre le risque de vous tuer sinon on va m’interdire d’exercer. », ???
« il n’y a aucun moyen de contrôle, donc c’est inadmissible. »
Non, il n’y a aucun moyen de contrôle si on est dans l’urgence, et c’est cependant parfaitement admissible.
Tout au plus peut-on s’assurer régulièrement de l’état psychique des médecins en exercice, tout comme on contrôle régulièrement les capacités physiques et psychiques des chauffeurs routiers ou des pilotes d’avion en exercice.
Ensuite, il faut leur faire confiance, comme on l’a fait tout au long de sa vie.
Mais je n’ai pas vraiment envie de polémiquer la-dessus, c’est trop douloureux.
Je sais qu’à mon jour dernier, je préférerai un petit toubib compassionnel qui fera ce qu’il faut en douce plutôt qu’un grand médecin bien propre sur lui et cravaté qui respectera la déontologie à la lettre.