Après avoir dénoncé l’agression commise contre des pompiers (voir communiqué sur leur site) les indépendantistes corses d’A-Manca dénient « toute
légitimité ou droit à des individus et des organisations objectivement
de nature fascisante à agir et s’exprimer au nom du peuple Corse et ce
en toutes circonstances. »
Communiqué : NO PASARAN
Suite à l’agression dont on été victimes des pompiers du
centre de secours d’Aiacciu, un rassemblement de soutien s’est déroulé
devant les grilles de la préfecture de région. L’émotion légitime d’une
partie des manifestants et les nombreux communiqués de soutien ont été
récupéré par des groupes d’extrême droite parfaitement identifiés. Les
images diffusées par les médias et le contenu de messages qui ont
circulé sur les réseaux sociaux constituent les preuves formelles de la
présence de ces derniers.
Au prétexte du soutien nécessaire apporté aux sapeurs pompiers il
s’est agi dans les propos et dans les faits de désigner l’ensemble des
populations d’origine arabe et musulmane comme des coupables. Le saccage
d’un lieu de prière et les tentatives d’autodafé commises sur des
écrits religieux s’inscrivent dans cette stratégie.
Ces actes de nature raciste et fascisante n’ont rien de spontané, pas
plus que le quadrillage du quartier des Jardins de l’Empereur, par des
individus prédisposés au lynchage des auteurs supposés de l’agression
perpétrée à l’encontre des pompiers. Cette expédition punitive a pris
rapidement les accents de pogrom. A la gravité des actes et des propos
proférés s’ajoute un habillage idéologique qui vise à présenter les
choses au prétexte de la défense de l’identité corse et plus largement
du peuple corse.
Nous condamnons très fermement ces actes et nous nous félicitons des
positions prises notamment par le maire de la commune d’Aiacciu et le
président de l’exécutif de l’Assemblée de Corse. Nous dénions toute
légitimité ou droit à des individus et des organisations objectivement
de nature fascisante à agir et s’exprimer au nom du peuple Corse et ce
en toutes circonstances.
Il n’est pas encore trop tard pour opposer à la haine, à la
xénophobie et au fascisme, un front large et pluraliste. Mais il ne
suffira pas de limiter les indispensables mobilisations à des
protestations conjoncturelles. En effet depuis des années le terrain de
l’antiracisme et de l’anti-fascisme a été déserté par la quasi totalité
des partis et syndicats.
Nous alertons de nouveau l’ensemble du mouvement national sur le
noyautage exercé par des nervis d’extrême droite dont certains occupent
des responsabilités, que ce soit au plan associatif et tout aussi grave
au niveau syndical. L’extrême droite polymorphe est parvenue à
contaminer les discours politiques en faisant en sorte que ses
thématiques, l’immigration, l’insécurité et de prétendus
communautarismes, prennent une place centrale dans les débats.
Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer les mesures économiques,
culturelles et sociales qui restent à prendre afin d’éradiquer le
terreau sur lequel prolifère la vermine fasciste.
Reste que la question du « vivre ensemble » et donc d’une citoyenneté
corse du 21ème siècle doit être impérativement traitée et ce sur la
base de la défense sans concession, de tous les droits de l’homme.
Nous témoignons de notre solidarité toutes les victimes de la
xénophobie et du racisme, en rappelant l’apport indispensable des
personnes issues de l’immigration au fonctionnement de l’économie de
notre pays.
A MANCA
http://a-manca.org/