Si à présent ils s’en fichent de cette façon, pourquoi ont-ils diligenté enquêtes, auditions, etc... depuis 2004 ? Il reste quelque chose à comprendre.
Tout le monde reconnaît les faits de l’affaire d’Outreau, mais on découvre que les politiques n’ont envie de rien faire, et qu’ils profitent même des projets de loi en cours d’examen pour aller dans le sens opposé de ce que les justiciables attendaient : pourquoi, et dans ce cas pourquoi se sont-ils donné tout ce mal ?
Certains pensent que l’affaire d’Outreau a pu être instrumentalisée au service d’autres intérêts. Par exemple, pour s’opposer à la circulaire européenne contre le blanchiment qui impose aux avocats d’affaires des obligations dont, manifestement, ni les intéressés ni leurs clients ne veulent pas.
C’est vrai que la question peut, en principe, se poser. Voici un autre article du 24 avril de Justiciable :
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=59462
Outreau n’est pas une affaire de blanchiment d’argent
Dans la pratique, les « droits de la défense » ne sont pas les mêmes pour tous...
Le bâtonnier de Paris, Yves Repiquet, a récemment évoqué la question des droits de la défense dans des termes dont le « petit justiciable » peut, pour le moins, se sentir assez éloigné.
La rubrique « Les rencontres du Bâtonnier » sur le site de l’Ordre des Avocats de Paris nous apprend, à l’adresse :
http://www.avocatparis.org/new/gpublic/rencontres/9_10_18_19.asp
que, lors d’une rencontre avec « quelques 130 confrères » :
« Interrogé sur les Droits de la Défense qui sont régulièrement remis en cause [par] le législateur (national et européen) notamment par la mise en place de la déclaration de soupçon, le Bâtonnier a rappelé qu’il mène depuis longtemps un combat pour inverser la tendance et qu’il continuera à se battre avec l’aide et le soutien de ses confrères. »
Le bâtonnier a déclaré à ce sujet :
« La profession doit se mobiliser pour expliquer aux pouvoirs publics que les avocats ne sont pas utilisables dans la lutte contre le blanchiment : si un avocat soupçonne une activité illicite, il doit s’abstenir de traiter le dossier et non dénoncer ».
et, après cette phrase, la rubrique précise que :
Pour conclure le Bâtonnier a toutefois souligné que depuis l’affaire dite d’Outreau les hauts magistrats ont pris conscience de la nécessité d’instaurer une culture de la défense dans la formation des juges.... Affaire à suivre..
Mais, dans la réalité, quel rapport entre la question des droits de la défense dans l’affaire d’Outreau et dans les affaires de blanchiment d’argent ? ? ?. Les personnes soupçonnées de délits économiques sont sauf de rares exceptions riches et influentes, et peuvent s’offrir les meilleurs avocats : rien à voir avec les innocents du procès d’Outreau injustement poursuivis et incarcérés. Une nuance essentielle, mais qui apparemment n’a bénéficié d’aucun droit de cité dans cette rubrique de l’Ordre des Avocats de Paris.
Justiciable
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