@ l’auteur
« Le fait par exemple qu’un petit nombre de personnes se réclament de l’intégrisme ou du traditionnalisme montre que les changements conciliaires ne sont pas à l’origine de ce phénomène (l’effondrement du catholicisme) »...
Là, Monsieur l’Abbé, je ne vous comprends pas bien...Voulez-vous dire que si Vatican II était à l’origine de l’effondrement du catholicisme en France, les traditionnalistes seraient des dizaines de millions ?
C’est un peu facile. L’apparition et la - relative, je vous le concède - vitalité du traditionnalisme sont un effet de la dévitalisation de l’Eglise. C’est une réaction (dans le bon sens du terme) à une situation,ce n’en est pas la cause.
Et si de nombreux baptisés ont « voté avec leurs pieds » dans un premier temps, puis se sont progressivement éloignés d’une Foi que la pratique religieuse ne venait plus conforter, c’est tout simplement qu’ils sont humains et qu’ils ont les faiblesses des hommes. Quand la paroisse proche n’a plus à vous proposer qu’une messe dénaturée émaillée de musiquettes indigentes et d’homélies humanistes et bêtifiantes, il est beaucoup plus facile de partir en week-end ou de rester chez soi le dimanche matin que de se taper des kilomètres pour trouver une vraie et bonne messe « à l’ancienne ».
Je ne prétends pas que les traditionnalistes ont raison sur tout. Mais, croyez-moi, il n’est pas si facile de faire ce choix, surtout quand prêtres et évêques vous répètent à l’envi qu’on est schismatique, qu’on est en train de se couper de l’église de son baptême.
Moi qui veux bien être qualifié de traditionnaliste, croyez-vous que ma conscience ne s’est pas interrogée douloureusement au moment des sacres d’évêques par Monseigneur Lefebvre ? Je me suis demandé avec angoisse si j’étais en train de sortir de l’Eglise et puis j’ai bien senti en mon coeur que non, ce n’était pas vrai,ça ne pouvait pas être vrai. Et qui vient aujourd’hui, même parmi les évêques les plus hostiles nous traiter de schismatiques ou d’excommuniés ?
Sur le christianisme social, il ya aurait beaucoup à dire. Il me semble que vous confondez sous ce terme une école de pensée et d’action vieille de plus d’un siècle qui apporta beaucoup à l’église et à la société française, avec Albert de Mun, par exemple -et qui n’avait rien à voir avec la pensée de gauche- et l’ensemble des associations et mouvement d’origine catholique plus ou moins proche engagés dans telle ou telle action sociale et pour qui « social » rime un peu trop systématiquement avec « de gauche ».
J’essaierai d’y revenir plus longuement.