Je possède des appareils numériques fort performants et sophistiqués,je les utilise à bon escient et finalement pas souvent. Tout comme je le fais avec mes argentiques je réfléchis longuement à l’image à prendre. Pourtant rien n’égale le plaisir que je ressens avec mes boîtiers Leica et leurs objectifs extraordinaires, ne fût-ce que le contact physique, le bruit du déclencheur, le réarmement et en finale la jouissance que procure l’image peaufinée sortie du tirage labo. J’utilise aussi des sténopés (appareils dont l’objectif est remplacé par un trou d’épingle)avec des résultas magiques, s’ils sont exposés en ce moment au centre Pompidou (Les peintres de la vie moderne). L’argentique ressemble à ces montres de prestige, lesquelles ne seront jamais aussi précises que des quartz, mais porter une Breguet au poignet donne une mesure du temps autre que celle scandée par la plus moderne des Casio...
Cela dit, que les adeptes de la pellicule se rassurent, on voit des grandes marques (je pense à Ilford, Agfa ou Rollei) poursuivre la recherche argentique et d’autres, comme Zeiss-Ikon qui reviennent sur le marché avec de nouveaux boîtiers et leurs optiques dédiées.