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Que pensez vous du livre : Le mensonge universel de Pierre Jovanovic
Une remise en question du péché originel
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Trois tablettes assez étonnantes, relatant l’histoire d’Enki et Ninhursag. D’origine sumérienne et antérieures de 1500 ans à la rédaction de la Genèse hébraïque, puisque datant de 2500 ans avant JC, elles racontent la création du monde par les dieux. Ces tablettes furent traduites en 1915 par Stephen Langdon, mais la grande guerre en a empêché la diffusion, et elles sont tombées un peu dans l’oubli au cours des décennies qui suivirent.
L’analyse du texte remet beaucoup de choses en question, tout d’abord parce que jusqu’à la fin du XIXe siècle, il était universellement admis que les inventeurs de l’écriture sont les Hébreux, mais aussi parce que les similitudes et les différences entre cette « Genèse sumérienne » et l’hébraïque laissent penser que la deuxième est un plagiat de la première.
Selon la tradition judéo-chrétienne, Moïse aurait rédigé la Torah sous l’inspiration divine. Pour de nombreux exégètes actuels, on compte pas moins de 5 rédacteurs différents :
- J, ainsi nommé parce qu’il a rédigé la partie Yahwiste
- E. qui a rédigé la partie Elohiste
- P. parce qu’il était vraisemblablement un prêtre
- D. l’auteur du Deutéronome
et enfin un cinquième qui aurait compilé les textes de ses prédécesseurs pour en faire un tout.
J. a repris une grande partie du texte sumérien, mais l’a modifié en y introduisant la notion de péché originel, commis par Eve, et ayant entraîné la chute.
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Comme dans la Genèse hébraïque, la déesse Ninti est créée à partir d’une côte d’Enki. Ti signifie d’ailleurs « côte » en sumérien et Nin, dame. Ninti est donc la dame à la côte. Dans le texte sumérien, « Dieu » est féminin, elle a formé les hommes et les femmes avec de l’argile, il a séparé les cieux de la terre, elle vit dans le jardin de Dilmun, les fleuves y sont omniprésents, Uttu est séduite par des fruits et notamment des pommes. Isimud encourage Enki à goûter les arbres et les déesses, Enki découvre qu’il va mourir en mangeant les fruits, Dieu maudit Enki.
Les différences sont assez étonnantes : alors que dans la Genèse sumérienne Dieu est sexué, vit en couple, s’adonne aux plaisirs sexuels et est visible, dans le texte hébraïque, il est asexué, célibataire et invisible. Dans la Genèse sumérienne, Dieu maudit Enki après qu’il ait mangé les fruits du jardin, mais lui pardonne, le guérit et tout rentre dans l’ordre, alors que pour J, Dieu maudit Adam et Eve, qui sont condamnés et doivent quitter Eden.
La conclusion est claire : J. a truqué le texte sumérien originel en y introduisant le péché et la culpabilité, qui ont permis 3000 ans d’oppression, en particulier des femmes.
Le mensonge universel commenté par P. Jovanovic
Le Jardin Des Livres