Pas simple.
Quant on y réfléchit, on voit qu’il n’est pas simple
du tout, ni de distinguer les faits avérés des exagérations du ressenti,
ni de les qualifier et de les rendre répréhensibles au regard de la loi
pénale. Ce qui conduit à la conclusion suivante : il faut prévoir tout
un dispositif de réponses qui ne soit pas exclusivement d’ordre pénal.
Rien
n’est simple aussi parce que les faits s’inscrivent dans des contextes
différents (plaisanterie, drague, harcèlement, abus de pouvoir,
viol...), des milieux différents (show bizz, entreprise, université
(bizutage, par exemple), des relations différentes (hiérarchique, de gré
à gré mais avec déséquilibre, de bourreau à victime, familiale, etc.). Les modes
de réponse doivent être ajustés aux différents cas. C’est tout cela qui
explique - ainsi que la prise de conscience tardive - que le chantier
est immense.
Contrairement à ce que l’on entend dire, ce n’est pas à
cause des policiers ricaneurs ou des juges insensibles. Les défoulements
collectifs tournent assez vite à la généralisation et à la caricature. Le fait que la parole soit exclusivement féminine (les hommes qui essayent de parler sur les plateaux de télé se voient sommer de penser comme la doxa féminine) ne permet pas un débat juste et équilibré, et donc pas très efficace.