Bonjour delepine,
puisque vous parlez de prévention, je voudrais poster ici un extrait d’un article lu Dans Courrier International N°318 du 5 au 11 décembre 1996 :
Le traitement du cancer ne serait pas ce que vous croyez.
’’ Aujourd’hui le traitement de la majorité des cancers consiste à détruire le plus possible de cellules tumorales. Et malgré les doses croissantes utilisées en chimiothérapie, la plupart des tumeurs courantes restent difficilement curables une fois qu’elles ont développé des métastases. Mais les dernières découvertes sur les mécanismes génétiques et cellulaires de cancérisation ont ouvert la voie à une approche thérapeutique prometteuse. C’est ce qu’affirment Harvey Schipper, de l’Université du Manitoba, Eva Turley, de l’Université de Toronto, et Michael Baum, de l’University College de Londres [dans un article publié le 24 octobre 1996 par the Lancet]. Pour ces trois spécialistes, le cancer ne doit plus être considéré comme une cible à détruire, mais comme un dysfonctionnement des systèmes qui régulent la croissance cellulaire. Au lieu de se focaliser sur les cellules anormales, le traitement devrait donc s’intéresser à ce qui les rend défectueuses. La plupart des médecins ont un point de vue très différent.
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’’Les trois auteurs proposent à leurs confrères de se concentrer sur la recherche de traitements qui agissent sur les processus moléculaires de cancérisation. Et, pour étudier les défauts des cellules cancéreuses, ils suggèrent de les prélever et de les analyser grâce à des “tableaux fonctionnels”. ‘’A terme, écrivent-ils, on disposera d’une bibliothèque de modèles cellulaires représentant tous les défauts moléculaires associés à la croissance et à la prolifération tumorales, ainsi qu’aux métastases.’’ Ces tableaux pourraient alors aider à découvrir de nouveaux médicaments qui corrigent les troubles causés par les défauts. Puis quand un cancer serait diagnostiqué, on prélèverait des cellules par biopsie. Celles-ci seraient alors analysées pour identifier les défauts fonctionnels qui sont à l‘origine du cancer dont souffre le patient. Généralement, une tumeur contient une grande variété de cellules : aussi commencerait-on par traiter les défauts des plus agressives, celles qui métastasent. Les malades seraient étroitement surveillés pour vérifier que les traitements sont venus à bout de la tumeur. Si cette dernière recommence à grossir, on ferait de nouveau une biopsie et des analyses pour traiter, cette fois les défauts responsables de cette nouvelle excroissance.’’
The Lancet, Londres, Michael McCarthy