Excellent article, même si la « triple utopie » n’est elle-même qu’une idéologie équivalente à une nouvelle « religion » c’est-à-dire un ciment (« religere » en latin signifie « relier ») artificiel dont on espère qu’il maintiendra les pièces disparates d’une mosaïque plus ou moins abîmée.
Il manque toutefois un élément quand vous écrivez : « une oligarchie composée de quelques milliers de décideurs - souvent parisiens : hauts fonctionnaires (Bercy), magistrats, chefs d’entreprise, journalistes des grands médias. » Car vous n’identifiez que les acteurs d’une pièce dont les auteurs, les metteurs en scène et les producteurs ne sont pas à l’affiche alors qu’ils président aux destinées du spectacle. Il s’agit de quelques familles connues, financiers et industriels, dont les intérêts dépassent les frontières. Ils ne se nomment plus seulement Bettencourt ou Dassault, mais aussi Mittal et Google.
L’oligarchie s’est « globalisée » alors que les mouvements de contestation restent locaux, à l’échelle du théâtre où se produisent les acteurs et non pas de la société que contrôlent les oligarques qui comptent vraiment.