Bonsoir à toutes et tous,
Je rentre d’une journée de travail loin de tout terminal d’ordinateur et vais donc répondre « avec quelque différé » à vos nombreuses réactions :
- Tout d’abord, j’espère que mes quelques mots pourront débloquer ne serait-ce qu’un drame et donner clairvoyance et courage à une personne qui en a besoin aujourd’hui.
- Ensuite, de grâce, n’entamez pas une polémique sur un tel sujet, qui appelle raison et sérénité afin d’y voir plus clair et d’imaginer des solutions. Je vous en remercie au nom de l’ensemble des victimes, femmes, enfants, hommes.
- Je remercie également les personnes qui ont exposé leur propre vécu. Il n’est pas question ici de banaliser nos histoires mais de dire haut et fort que « ça n’arrive pas qu’aux autres, au fin fond de contrées éloignées », mais que cela peut arriver à tout moment, tout près de nous, chez nous.
- Je remercie également les personnes qui ont donné des précisions concernant le numéro d’appel d’urgence « 3919 » (malheureusement pris d’assaut dès sa mise en route le 24 mars dernier, ce qui en dit long sur l’état de notre société aujourd’hui).
- Je n’ai pas donné le prénom complet de C. car c’est un prénom d’origine étrangère et mon propos n’est pas de jeter le discrédit sur un pays, une culture, ou autre. Pour info, C. n’avait aucune obédience religieuse et était totalement athée.
- N’oubliez pas non plus le contexte, car si les femmes ont du mal à s’exprimer encore aujourd’hui.... dans les années 80, c’était hors de question, en tout cas pour moi. En outre, je n’avais que 17 ans quand j’ai commencé à vivre avec C., loin de mes parents, hors de mon pays. Mais même près de mes parents, je n’aurais jamais OSE les méler à cette affaire, de peur de la réaction de mon père, et de peur de ma propre honte qui m’aurait sans doute tuée moralement... Vous dire à quel point j’avais perdu confiance en moi et en mes parents adorés, c’est peu !
- Personnellement, je n’ai pas de solutions à proposer pour ce qui est d’intervenir dans un conflit intime, au sein d’un couple, d’une famille, car j’ai appris que la confusion des sentiments est telle que c’est chose très délicate. Sans compter les trésors d’imagination de la victime pour prétendre que tout va bien et camoufler ses bleus et ses yeux rougis....
Par contre, être réellement présent et disponible, par son écoute et son aide, dès qu’une personne appelle à l’aide, ça c’est déjà énorme.
- A ce propos, je suis là pour ceux et celle qui souhaitent trouver une écoute. Mon e mail est en ligne, je crois, ou sinon facilement accessible depuis la page personnelle de mon blog.
- Je déplore que les lois soient encore trop timorées dans notre pays et dans toute l’Europe (car nous nous devons d’être exemplaires, dans nos démocraties) : enfin, on demande au bourreau de quitter le foyer et pas l’inverse ! Il était temps !
Mais si le suivi psychologique et matériel, sans compter le suivi administratif, des victimes est encore balbutiant et assuré par de courageuses associations en majorité... .. Qu’en est-il du bourreau ?
Les hommes (et les femmes) violents sont des gens malades psychologiquement, qui n’ont pas ou ont perdu tout repère en matière de communication et de socialisation. Un homme violent recommence toujours, avec la même, ou avec la suivante, ou/et vis-à-vis de ses enfants. Aucune prise en charge psychologique et médicale n’est aujourd’hui proposée pour eux.
Que doit-on en faire alors ? Tous les enfermer à vie pour les empêcher de recommencer ?
Nous sommes ici confrontés à un très gros problème de société.
Et comme certains le soulignent ici, la frustration, la précarité, la perte des repères et du respect de soi-même, associés à l’alcool, à certaines drogues (voire à la prise de médicaments >> savez-vous que certains anxiolytiques peuvent rendrent violents momentanément les personnes qui en prennent ?) font que ce problème ne va pas en diminuant, par la simple grâce de notre courage d’en parler.
- La violence est inexcusable et n’a pas sa place dans une société avancée, nous en sommes bien d’accord. Mais qui ici pourrait encore définir les critères d’une société avancée et comment les remplir ?
A vous ! Et à suivre... le débat reste entier.
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