Vous devriez être content : la ministre en question
résiste à l’UE !
Et pourquoi vous en prendre aux seuls laboratoires ? La
vente de médicaments en France est encadrée par le code de la santé publique.
Seuls les docteurs en pharmacie peuvent vendre des médicaments avec ou sans
ordonnance dans leur officine. Il y a donc une situation de monopole. Mais des
médicaments sans ordonnance sont désormais en vente sur Internet. Cela date de
l »poque de Marisol Touraine qui avait été contrainte par une directive
européenne qu’elle devait traduire en droit français avant 2013 sous peine
d’amende. L’origine de cette directive remontait à 2003, il s’agissait de l’arrêt
DocMorris. La France était le dernier pays à ne pas l’appliquer parce que les
pharmaciens n’en voulaient pas. Pendant dix ans, ils ont fait du lobbying
auprès des différents gouvernements pour que cette loi ne passe pas.
Avec l’autorisation de vente de médicaments sur Internet,
les pharmaciens craignaient de voir des prix qu’ils fixent s’effondrer face à
la concurrence.
La loi a été adoptée par ordonnance mais les pharmaciens
n’ont pas été complètement obligés de se résigner. Les syndicats et l’Ordre des
pharmaciens ont été consultés avant la rédaction de la loi par le ministère de
la Santé. Ils ont fait un certain nombre de propositions et beaucoup d’entre
elles ont été retenues comme par exemple celle de devoir posséder une officine
pour pouvoir vendre des médicaments sur Internet, ce qui coûte très cher.
Au final, le texte est très contraignant par rapport aux
autres pays européens. Seulement 60 des 23.000 pharmacies se sont lancées dans
l’aventure. Certains disent même que le texte final aurait été relu et validé
par les syndicats de pharmaciens.
En mars 2012, l’UFC Que Choisir avait estimé que
l’élargissement de la distribution des médicaments non remboursés aux grandes
surfaces permettrait de réduire de 16% la facture des ménages et l’Europe a
récemment demandé à la France de réfléchir à l’ouverture du marché dans les
grandes surfaces.