Certes il existe une différence entre la République française, une et indivisible, et le Canada qui se revendique comme société multiculturelle (qui est différent du communautarisme américain). Toutefois, l’accommodement raisonnable doit être accordé par une Commission des droits de la personne, ou par un tribunal ou, ultimement, par le législateur. De plus, un accommodement raisonnable peut-être temporaire. Enfin, un accommodement n’est pas que religieux.
Il ne s’agit donc pas à des joueurs de foot d’imposer leurs propres règles en fonction de leurs envies, mais il s’agit d’intégrer toutes les différences qu’une société peut porter (handicaps, âges, maladies, etc) aux règles générales en acceptant des modifications non substancielles pour le groupe mais capitales pour le nouveau joueur. Ainsi, un élève non-voyant dont le chien est admis en classe, une personne handicapée qui doit être acoompagnée dans un isoloir pour voter, un malentendant qui demandera des conditions de travail adaptées, etc.
Selon www.educaloi.qc.ca, au sens juridique, l’accommodement raisonnable est une conséquence du droit à l’égalité et à la protection contre la discrimination. C’est une mesure corrective qui vise à assurer qu’une personne puisse avoir accès aux mêmes emplois, établissements ou services que les autres, peu importe ses caractéristiques personnelles : âge, handicap, religion, langue, etc. Fait à souligner, l’accommodement raisonnable est fait en faveur d’un ou de plusieurs individus précis et non d’un groupe.
Un accommodement n’est « raisonnable » que s’il n’impose pas une contrainte excessive à l’organisme ou à l’entreprise concerné. Par exemple, une personne non-voyante pourrait demander la traduction en braille des fonctions de l’ascenseur qu’elle utilise pour se rendre à son bureau et à celui de son superviseur. Mais elle ne pourrait pas le demander pour tous les ascenseurs de tous les immeubles de la compagnie qui l’emploie. Une telle mesure demanderait trop de temps et d’argent pour le bénéfice d’une seule personne.
Il est vrai que la question de l’accommodement est devenu plus problématique avec les demandes émanant de groupes religieux, toutes tendances confondues. Un catholique, par exemple, avait demandé un accommodement à son employeur pour ne pas travailler le dimanche, jour de prière. Cela lui a été refusé, car il a été démontré qu’il était croyant mais non pratiquant.
L’accommodement est une souplesse apportée à une société pour garantir le respect des droits de chacun. Mais cela peut être aussi le moyen de réaffirmer les valeurs fondamentales d’une société en refusant des accommodements au nom de principes universels.
C’est une alternative entre l’uniformité absolue de la République française et le communautarisme américain.