Mélenchon
par ici, Mélenchon par là qui dit que, qui dit qu’à. Mélenchon=Thatcher… Une
petite campagne de disqualification pour abuser ceux dont vous croyez pouvoir tromper
le bon sens et la simple observation de la réalité ?
Parlons
plutôt à visage découvert de la vie politique de notre pays.
Parlons de
LFI. Entre concitoyens, c’est le vrai sujet.
Je comprends
parfaitement que ce mouvement puisse agacer voire heurter. Il faut dire que les
médias le soignent particulièrement. Si on regarde le projet, certains points
sont légers voire insuffisants ou mal conçus de mon point de vue. Il me semble
avoir repéré quelques bêtises mais rien de fondamental. Il y a des gens
douteux dans leurs rangs, peut-être de sacrés imbéciles mais c’est le cas dans
tous les mouvements et celui-ci est jeune. Que pourrait-on dire des autres
mouvements.... ? Il y a aussi des gens remarquables de tous âges, des jeunes
très courageux qui ont du potentiel. Nous n’en avons pas trop en ce moment dans
notre pays me semble-t-il. Un travail de qualité a été fait au parlement national
et européen avec beaucoup d’abnégation dans le contexte. Points forts. Mouvement
intergénérationnel avec un noyau assez bien structuré. Sans ce mouvement et sa
capacité de résistance, la gauche aurait tout simplement disparu dans notre
pays, nous aurions un système à l’américaine démocrate/républicain avec l’idée
d’aller se fondre dans un système oligarchique type USA et quelques
groupuscules que le système aurait intérêt à préserver (cela se ferait sans
mal). C’est en ces termes que le service de communication de l’UE présente les
institutions européennes par analogie avec les Etats-Unis. Il y a déjà eu
quelques ballons d’essais en termes d’éléments de langage sur nos ondes
apparemment prématurés qui n’ont pas pris. Moscovici, Thierry Breton pratiquent
ce langage.
Ce mouvement
a mis très tôt au centre du débat la réforme institutionnelle de notre
république : de véritables pouvoirs de propositions et de contrôles
citoyens. Pourquoi tant de discrétion sur ce sujet de la part de ceux qui nous veulent
tant de bien ? Ce mouvement est incontournable dans la composition d’une
coalition si on veut dépasser le néolibéralisme qui est en position de force en
Europe et qui sans la France aurait déjà eu le dernier mot. Les errements de
l’UNEF montrent la fragilité de la transmission démocratique comme aussi la
séduction que suscite le RN auprès d’une autre partie de la jeunesse. L’alternative
n’est pas extrême-droite et moins pire mais à terme la victoire définitive du
néolibéralisme qui plus est sous dominante américaine et les nuages qui
l’accompagnent (démobilisation et division citoyenne, crises cycliques,
conflits militaires cycliques, affrontements majeurs non improbables). Méfions-nous
d’un faux sentiment de sécurité qui nous empêche de voir les dangers. La droite
qui sous Chirac refusa de justesse la seconde guerre d’Irak n’existe plus. Je
ne néglige pas l’écologie qui nous apprend que des changements profonds en
termes de production et consommation sont inévitables. Qui ne voit pas cependant
que l’écologie politique peut facilement être détournée par le néolibéralisme
et que ses représentants politiques n’ont rien à apprendre de l’UDI ou du MODEM
?
Ce mouvement
a le mérite de rappeler inlassablement
ce que sont le cœur et l’esprit de la
gauche pour nous garder de toutes les supercheries si vite mises sur pied
et bienveillamment cajolées par les gentils
médias qui nous veulent du bien. Au-delà de la personne d’un leader, la vie et
les espoirs de la gauche ardente continuent. Merci aux militants, merci
mesdames et messieurs les députés, merci monsieur Mélenchon. Merci à tous les autres qui ne sont pas résignés et qui ne sont pas disponibles pour les petits
arrangements qui nous donneront la gueule de bois le lendemain des élections.
Vous pouvez
compter sur le soutien et aussi les critiques de vos concitoyens lorsqu’ils les
jugeront utiles puisque vous nous avez habitués
à l’exigence et à l’adversité.