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Dedalus Dedalus 24 avril 2007 13:38

Je complète cet excellent article, et pour répondre à l’argument selon lequel Sarkozy n’est pas Chirac, ceci - tiré d’un article que j’ai publié en début de campagne :

http://sarkononmerci.fr/files/travailler%20plus%20gagner%20plus%20chirac%202002.html

Dans le programme du candidat Chirac aux présidentielles de 2002, on peut lire entre autres choses :

« Assouplir les 35 heures par la voie d’accord entre les partenaires sociaux, sans modifier l’horaire légal et faire sauter le verrou des heures supplémentaires, après négociation, en augmentant le contingent et en baissant la surtaxation »

« Baisse de l’impôt sur les successions via un doublement du plafond »

« Elargir la liberté pour la retraite en permettant à ceux qui veulent travailler plus longtemps de toucher davantage »

« Allégement des charges sociales pour les entreprises »

Sans oublier que le leitmotiv de la campagne était... « Travailler plus pour gagner plus ». Je vous livre pour preuve un extrait du discours prononcé par M. Chirac le 25 mars 2002 et intitulé « Mon engagement pour la France » :

Je m’engage à rendre toute leur place au travail et au mérite, en dépassant l’horizon de l’assistance : 1- En garantissant l’entrée des jeunes dans la vie active [...] 2- En réorientant l’assistance vers le travail [...] 3- En permettant à ceux qui veulent gagner plus de travailler plus : o l’horaire légal sera maintenu à 35 heures, mais l’Etat cessera de choisir à la place des Français entre revenu et temps libre, o les Français qui le peuvent et qui le souhaitent pourront travailler plus pour gagner plus, o l’assouplissement des 35 heures sera négocié par les partenaires sociaux pour s’adapter à la diversité des aspirations des salariés et aux réalités des entreprises.

« Travailler plus pour gagner plus », « privilégier le travail par rapport à l’assistanat », ça rappelle quelque chose, non ?

M. Sarkozy, quoi qu’il en veuille nous faire croire, nous propose de poursuivre très exactement ce que lui et ses amis politique ont mis en place depuis cinq années qu’ils gouvernent. Une rupture bien tranquille, en effet. Le discours est le même qui cherche à rendre présentable la même politique dont le résultat est désatreux tant du point de vue économique que du point de vue social :

- une dette record : 300 milliards d’euros ;
- un déficit commercial record : 30 milliards d’euros en 2006 ;
- des prélèvements obligatoires (les impôts) en hausse, contrairement aux promesses faites ;
- une croissance économique minimale ;
- une précarité économique et sociale aggravée pour les salariés ;
- un système de solidarité dégradé ;
- etc...

La vérité est là et tous les beaux discours de M. Sarkozy ne devraient pas conduire les français à prendre les vessies du libéralisme pour des lanternes sociales.

AJOUTONS ENCORE CECI, extrait d’un article que j’ai mis en ligne aujourd’hui : http://sarkononmerci.fr/files/sarkozy%20et%20le%20poulailler%20republicain.html

Depuis cet article, deux mois de campagne électorale se sont écoulés et l’on peut ajouter aujourd’hui que si rupture il y a, elle ne concerne en aucun cas la politique économique et sociale qu’il entend mener - et qui a conduit la France dans les pires difficultés économiques de son histoire moderne, tout en plongeant de plus en plus de français dans la précarité et l’exclusion. Si rupture il y a, elle concerne en réalité les questions de société et le positionnement idéologique : au travers de Nicolas Sarkozy, l’UMP a fait sa mue vers ce qu’il nomme « la droite décomplexée » et qui est en réalité une droite qui ne craint plus, en effet, de frayer avec l’extrême droite nationaliste, qui amalgame immigration et identité nationale, qui laisse libre court aux fantasmes du musulman qui excise à tout va et égorge des moutons dans sa baignoire, qui se satisfait d’une conception communautariste de la République, qui exprime un penchant certain vers le déterminisme génétique, qui considère que la répression est le seul traitement envisageable de la délinquance, etc...

Or j’ai la faiblesse de penser que ce sont là autant de ruptures avec le modèle républicain auxquelles une immense majorité des électeurs, y compris de la droite et du centre, n’est pas disposé à consentir, des poils de renard qui doivent impérativement demeurer à l’extérieur du poulailler républicain. Mais François Bayrou dit-il autre chose lorsqu’il déclare :

- « Son projet de société est l’opposé du mien. » ( 8 avril 2007, JDD)

- « Nicolas Sarkozy incarne une société violente qui oppose les citoyens les uns aux autres. Une société d’autant plus violente qu’il en vient à penser que c’est à la naissance que tout est joué, thèse totalement anti-scientifique et anti-humaniste. En disant cela, Sarkozy remet en cause les valeurs communes autour desquelles a été construite la société française. » (8 avril 2007, JDD)

- « Constamment chez Nicolas Sarkozy il y a cette manière d’opposer deux France », « Electoralement je ne peux pas lui donner tort. On sait très bien qu’il y a beaucoup de points à gagner dès l’instant où on se met à dresser les gens les uns contre les autres. Ca flambe, c’est un aliment électoral très important mais ce n’est pas mon choix. » (Agen 6 avril 2007)

- « Une seule polémique me paraît très grave, car elle touche aux fondamentaux de notre société : c’est celle que Sarkozy agite en prétendant que tout est joué à la naissance, la perversité comme le suicide. C’est une vision du monde qui fait peur. Le pire, c’est qu’il le pense vraiment. » et « Ce sont des propos graves et glaçants. » (avril 2007)

- « Ce qui me frappe, c’est la ressemblance de ses projets avec ceux de José Maria Aznar ou de Berlusconi. » (août 2006)

- « Je vais lui faire une confidence : c’est plus formateur (...) de savoir comme il est difficile d’assumer les fins de mois, (...) de rencontrer en sortant de chez soi autre chose que les milliardaires du CAC 40 et les vedettes du showbiz. » (Zénith 21 mars 2007)

- Il y a chez Sarkozy « une grande connivence avec les puissances d’argent (...) et la mise en scène de confrontations dures dans la société. » (août 2006)

- « Lorsqu’il s’agit de faire dériver le camp républicain vers des mots, des phrases, des affirmations, des comportements qui sont en réalité ceux de l’extrême droite, là je trouve qu’il y a une chose inquiétante pour la démocratie française. » (16 avril 2007)

- « Il y a des choses que l’histoire devrait nous interdire de remettre sur la table, comme de mélanger l’immigration et l’identité nationale. » (5 mars 2007, Nouvel Obs)

- « Que l’homme qui a été ministre de l’Intérieur pendant cinq ans ait tout le mal du monde à se rendre en banlieue, même à la Croix- Rousse ! (...) prouve bien qu’on est dans une situation d’extrême tension. » (Métro 12 avril 2007)

- « On ne peut pas assurer l’ordre et la sécurité en faisant monter les tensions. »


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