Excellent article ! Deux fait m’ont particulièrement choqués dans la ’teuf’ de la victoire : pas tellement le comportement de Sarkozy lui-même, on sentait tout de même une certaine retenue (refusant de pousser la chansonnette). Plutôt, à la télé, un ancien premier-ministre interrompu pour laisser la parole à l’évadé-fiscal belge de service, revenu en triomphateur sur les Champs. Et surtout, preuve qu’on a gommé non seulement le sérieux, mais le fond de l’existence qui est, par définition, tragique, comme l’est la vraie politique, l’absence de toute référence aux neufs soldats français morts le même jour dans le Sinaï. Si le président-élu en avait appelé à une minute de silence en leur honneur, il aurait été à la hauteur de son rôle.
Mais peut-être que Sarkozy a compris que pour ne pas être ringardisé de nos jours, où plusieurs décennies de saturation médiatique ont achevé de mettre Doc Gynéco au niveau de Mozart et l’unrinoir de Duchamp à celui de Rembrandt il faut se mouvoir avec aisance parmi les ’people’. On est bien loin de l’image de Jünger - ’la vraie politique n’est possible que là où la poésie lui a frayé le chemin...’
Quant au choix du Fouquet’s, à chacun ses goûts - rigolons un peu, j’aurais préféré que Sarko and Co ait fait halte chez Maxim’s, et qu’il ait entonné l’air de Maurice Chevalier dans la ’Veuve Joyeuse’... Tout sauf Mireille Mathieu !