Voilà qui est très étrange, on reproche au PS de vouloir faire des procès en sorcellerie et on lui reproche d’excommunier. Quel langage bien religieux, comme si on voulait nous noyer dans un rideau de fumée d’encens. Il n’y a pas d’excommunication, Hollande n’a rien d’un pape, il y a exclusion d’un parti. Le mot est lâché : parti politique. Celui-ci suppose l’adhésion à un certain nombre de valeurs, d’idées, mais également à une discipline interne sous peine de sanction. Tout adhérent le sait bien, dans toutes association il y a une charte, une règle interne qui permet de maintenir un minimum de cohérence. C’est tout ce qu’il y a de plus banal et si on ne veut pas suivre cette règle on est libre de partir, de la même manière que l’on choisit de s’y conformer en adhérant.
On est donc loin des questions sur la privation de liberté, celle-ci n’est plus qu’un mot creux si elle ne s’accompagne pas de la notion de responsabilité. Or que font les kouchner et autres ? Ils fuient simplement la responsabilité de leurs actes, ils laissent au parti socialiste le soin d’endosser le rôle de « méchant vilain ». Ils préfèrent qu’on les vire plutôt que de tirer les conséquences logiques de leurs choix qui ne pourraient que les amener à démissionner.
Ces personnes préfèrent se gorger de jolis mots, ils soignent leur image « d’hommes libres ». S’ils l’étaient vraiment, alors ils seraient d’en l’obligation d’admettre que le grand écart consistant à suivre deux solidarités aussi contradictoires est impossible. Personne ne comprendrait un Kouchner présentant un texte à l’Assemblée dont il serait forcément solidaire (la fameuse solidarité gouvernementale qu’est en train d’apprendre Martin Hirsch, ce qui est désolant venant d’un énarque) tout en se disant parfaitement solidaire de ses camarades députés du PS qui voteront contre ce même texte.
En conséquence de quoi, François Hollande ne s’est pas subitement transformé en Bernardo Guy, en revanche Kouchner et les autres pratiquent avec un aplomb certain la simonie : vendre une aura « de gauche » contre un ministère ou une parcelle de pouvoir.