On pourra dire ce que l’on voudra au sujet de l’humanitaire, mais tant qu’il ne sera pas assujetti d’une manière ou d’une autre à une obligation de résultat sur le long terme, les discours, les actions sporadiques, médiatisées ou non, peu importe, ne seront, in fine que des coups d’épées dans l’eau. La réussite d’actions humanitaires dignes de ce nom passerait par une implication totale des gouvernements dont les intérêts, hélas, sont la plupart du temps en contradiction avec ces démarches.
Les pays « donneurs » trop contents de pouvoir assoir, par le truchement de gouvernements locaux corrompus, leur hégémonie économique, et les pays « recevants » trop affaiblis dans leur globalité pour envisager de s’en sortir par eux-même dans ces conditions, puisque maintenus dans une situation de dépendance.
La boucle est bouclée, il y a trop d’intérêts économiques et financiers en jeu qui se satisfont de la situation telle qu’elle est aujourd’hui pour que l’humanitaire ait une chance, dans l’immédiat, de ressembler à autre chose qu’à une entreprise de déculpabilisation des individus face à un système auquel ils participent indirectement et dont ils aimeraient ne pas être complices.