Je pense que vous avez tous raison, d’une certaine manière, dans la mesure où l’action humanitaire est maintenant à la mode, et qu’elle est devenue pour certains une voie royale vers la notoriété, et qu’elle est trop souvent intellectualisée, ce qui veut dire que les gens ont peur de paraître naïfs. Et je reconnais aussi tous les travers qui lui sont attachés. Mais dans une certaine mesure, toutes les réflexions sur ce blog tentent de démontrer la naïveté de l’action humanitaire, le fait qu’elle ne résoud rien. Moi je dis : soyez fiers si l’on vous traite de naîf, n’ayez pas peur de défendre vos idéaux. Ne laissez pas les arguments que cela sert à rien vous toucher. Parce que cela n’est pas vrai. Demandez-vous si vous voulez mourir seul, oublié de chacun, ou si un peu de chaleur humaine à défaut de l’aide alimentaire ou des secours que les agences humanitaires ne peuvent pas toujours apporter faute de fonds ne vous réconforteraient pas. Appelez-moi naïve, mais je pense que c’est important. Alors toutes les interrogations à propos de l’aide humanitaire passent à côté de la plaque. Je parle de solidarité, le concept qui étaye la notion de sécurité sociale, de services publics qui existent dans notre pays, aider les plus faibles et les plus vulnérables pas forcément parce que cela conduira à une amélioration, mais parce que de ne pas le faire reviendrait à nier toute notion d’humanité dont nous pourrions être porteurs.