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Reinette Reinette 24 mai 2007 17:05

QU’ON LEUR DONNE DE LA BRIOCHE !

« Un mouvement social n’a jamais intérêt à [...] envelopper dans une rhétorique libertaire une protestation dont on voit bien, malgré la sympathie de principe qu’elle inspire, la dimension pour le moment profondément conservatrice... » Bernard-Henri Lévy, Le Point, 16/03/2006

« Il faut dire les choses comme elles sont, les pays dans lesquels le chômage a le plus reculé sont les pays qui ont choisi la flexibilité. » Alain Duhamel, RTL, 08/03/2006

« On sait hélas qu’en France la force d’inertie aux réformes est bien supérieure à la dynamique du changement. » Jacques Camus, La République du Centre, 11/03/2006

« Moi je crois aux institutions républicaines. [...] Il y a des responsabilités, il y a une constitution, il y a des lois qui sont votées. Et effectivement je trouve ça assez choquant qu’une loi votée par le Parlement soit remise en question par la pression de la rue. Parce que la rue... Je veux dire, ça me panique de vivre dans un pays dans lequel la rue a le pouvoir. Je ne veux pas vivre dans un pays dans lequel la rue a le pouvoir. » - Daniel Schneidermann, animateur sur France 5 et chroniqueur à Libération, dans un entretien avec les « colocataires » de son blog (bigbangblog.net)

« Il faudrait dire la vérité : avoir moins d’avantages sociaux, ce n’est pas une régression, c’est inéluctable en raison des changements du monde et de la société. » Chantal Delsol, Le Figaro, 01/04/2006

« La France est entrée en régression. Pas en récession, vous avez bien lu, en régression. Mentale, sociale, économique. L’affaire du contrat première embauche est, de ce point de vue, édifiante. Sans doute peut-on reprocher au gouvernement de n’avoir pas bien plaidé son dossier ni prévu de vraie contrepartie sociale. Mais enfin, c’est avec ce genre de mesures que l’on fera reculer le chômage des jeunes.[...] Si la France reste hostile, dans sa grande majorité, au CPE, c’est bien parce que la classe politique, droite et gauche confondues, n’a pas ébauché l’esquisse d’un commencement de pédagogie, comme l’ont fait ses homologues britannique, allemande ou espagnole. » Franz-Olivier Giesbert, Le Point, 09/03/2006

« Villepin est sur un siège éjectable ! Avec l’emballement protestataire contre le CPE il fait figure de fusible idéal, ce qui ne réglera d’ailleurs en rien la question du chômage. Le refus dans la rue de ce nouveau contrat est incompris dans l’Union européenne, ce qui confirme l’isolement de la France sur ce sujet comme sur bien d’autres. » - Hervé Chabaud, L’Union, 15/03/2006

« Je ne suis pas hostile à davantage de souplesse sur le marché du travail. » Jacques Julliard, LCI, 17/03/2006

« En France, toutes les grèves sont désormais appelées “mouvements sociaux”, mais leur seul succès a été de paralyser les transports publics. » Alain Touraine, Die Zeit, 23/03/2006

« L’exploit réussi par Dominique de Villepin a bien été de rassembler dans la rue les étudiants et les jeunes - qui sont les exclus du monde du travail - et les syndicats de fonctionnaires, qui bloquent toute évolution au nom d’une résistance contre ce qu’ils appellent paresseusement l’“ultralibéralisme”. Une alliance contre nature qu’on retrouve dans de nombreuses guerres civiles en France. » Jacques Marseille, Le Figaro, 01/04/2006

« Nous avons assisté au même phénomène que lors des émeutes de novembre en banlieue. Les forces de l’ordre sont dans la situation de la bataille d’Azincourt (défaite des Français face aux Anglais en 1415) : un face-à-face entre un escadron lourd et blindé et des petits groupes d’archers très mobiles. La technique policière est donc inadaptée. » Alain Bauer(*) sur LCI.fr, 26 mars 2006

* Alain Bauer : OND (cet Observatoire national de la délinquance n’est pas une officine d’amateurs.) Mis en place par Sarkozy en 2003 dans le but d’affiner les statistiques et stratégies policières, en mettant en synergie « administrations, chercheurs et praticiens », il a à sa tête un certain Alain Bauer. Ce personnage connaît bien son sujet. PDG de la société Alain Bauer Associates ( !), qui distribue conseils et formations en sécurité, il est, avec son complice Xavier Raufer, le maître d’oeuvre de la diffusion en Europe des théories de la « tolérance zéro », élaborées par le Manhattan Institute, cabinet-conseil des ultra-conservateurs américains. Connu pour sa « sensibilité de gauche » (il a été administrateur de la Mnef, élu au bureau du syndicat étudiant UNEF-ID, proche de Chevènement et collaborateur dans le cabinet de Rocard à Matignon), apprécié pour le zèle idéologique et technologique qu’il met à savoir tout sur tout, Alain Bauer préfère cependant passer sous silence quelques épisodes de sa carrière. Notamment sa participation en 1993, à San Diego (Californie), aux activités de la société Science Application International Corporation (SAIC) [1], considérée comme la vitrine des services spéciaux américains, dont elle sous-traite une part importante des besoins industriels. C’est à son retour, après sept mois de stage, qu’il est nommé vice-président de l’antenne Europe de la SAIC [2], avant de créer sa propre boîte de sécurité dans des locaux contigus. Ainsi, cet ex-grand-maître du Grand Orient de France - dont il vient de claquer la porte - est aujourd’hui à la fois le fournisseur et le client d’un marché dont fait partie sa propre entreprise de sécurité.

[1] « Quand on consulte l’organigramme de la société, on y découvre des officiers supérieurs de l’US Army, de l’US Navy, de l’US Air Force, du Pentagone, de la CIA et de beaucoup d’autres services gouvernementaux américains » rapporte Marc Filterman.

[2] Aucune inscription (ni radiation) sur cette société ne figure au registre du commerce.


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