Excellent article mais qui semble regretter les modes de régulation de type religieux par le sacré et le respect de la tradition. Donc par des formes de domination idéologiques qui n’étaient pas exemptes d’extrême violence comme on le voit encore chez ceux qui n’en sont pas encore délivrés (c’est le moins que l’on puisse dire).
Il me semble qu’à la paranoïa de la toute puissance arrogante et niaise de l’homme sans Dieu, on pourrait opposer la nécessaire réflexion critique sur les limites et la fragilité intrinsèques de tout désir de pouvoir sur les autres et sur soi et donc faire émerger une autre type de sagesse athée dynamique pour nous préserver (ou nous prémunir contre les) des délires qui l’accompagnent.
Mais il s’agit de lucidité philosophique et non plus de l’illusion religieuse du salut que projette le désir d’absolu. Se défendre contre l’illusion de l’absolu, qu’il soit posé hors de nous (Dieu) ou en nous (puissance du désir), me semble la seule manière de renouveler l’idée de prudence. Contre la religion et son corollaire : sa sécularisation en politique et dans l’affirmation narcissique d’un moi tout puissant qui, en l’absence de Dieu, prétend prendre sa place.