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tek 13 juin 2007 12:21

« Cette »TVA sociale« [...] signifie qu’on va financer des avantages fiscaux réservés à quelques-uns par une ponction sur l’ensemble de la population [...] et d’autre part il risque d’y avoir une augmentation des prix qui viendra ponctionner le pouvoir d’achat des ménages. »

Je ne suis pas d’accord avec cette vision de la mécanique de la TVA sociale. Une augmentation « classique » de la TVA (décision arbitraire d’augmenter le taux de TVA de x points sans contrepartie) serait en effet compatible avec une telle critique. On prend un peu plus dans le porte monnaie de tout le monde pour renflouer les comptes de l’Etat ...

Mais tel n’est pas la logique de la TVA dite « sociale » : dans ce cas, on compense la baisse du coût du travail, relativement élevé en France, par une hausse équivalente de la TVA.

Les mots « compenser » et « équivalent » sont importants ici : il s’agit de vases communiquants, l’objectif étant de transférer la charge des entreprises vers le consommateur, sans pour autant que celui-ci n’est à payer plus.

Après tout, quelle différence entre payer un article 100 € dont 19,6% de TVA et le même article à 100% dont 22 ou 23% de TVA ?

Avec cette mécanique, c’est directement plus de TVA qui entre dans les caisses de l’Etat, dont je le rappelle, l’objectif est d’affecter les excédents récoltés à la Sécurité Sociale.

Il est en effet grand temps de réfléchir à cet épineux problème : le progrès à ses revers, il faut supporter les coûts galopants d’une médecine de plus en plus sophistiquée, plus chère, plus performante, qui permet de vivre de plus en plus longtemps ! Les 3ème et 4ème âge constituent une part croissante de notre population. Doit-on fermer les yeux sur cette réalité et laisser les comptes de la sécu aller dans le mur indéfiniment, au risque de mettre un jour en péril le principe même de notre Sécurité Sociale ? Je ne le pense pas.

En outre, une baisse des coûts du travail ne peut être qu’un coup de pouce fort à l’embauche. Certes pour une TPE de 3 ou 4 salariés, ça ne compensera pas un salarié supplémentaire, au moins sera-t-elle plus compétitive avec des prix plus bas ! Mais pour les grosses et moyennes entreprises, l’effet de masse représentera des tas d’embauches possibles.

Bien sur elles peuvent en pas jouer le jeu, et se mettre la différence dans la poche : mais c’est bien vite oublier la concurrence ! Le consommateur français est devenu accroc au discount, au prix bas, etc ... La marque qui ne jouerait pas le jeu perdrait vite des parts de marché face à ses concurrents plus honnêtes !

Reste le cas des produits étrangers : oui ceux-ci coûteront plus chers ! Et en effet, cela grèvera d’autant le panier moyen de la ménagère achetant du textile made in China et des légumes frais made in Spain ou Maroco ...

Est-ce si mal que ça ? Cela incitera peut être à un ré-équilibre vers nos produits nationaux, avec un double effet bénéfique : encore une fois, favoriser l’emploi, et en plus ... bénéfice environnemental conséquent par une baisse des transports internationaux de produits importés !

Enfin, pour réagir à la remarque sur la contre attaque de nos concurrents mondiaux sur le made in France : je n’y crois guère. D’une part, nos produits sont déjà lourdement taxés ! Quand l’Europe toute entière fait que la France ne peut taxer l’arrivée à ses frontières de T-shirts made in Asia, eux ne se privent pas pour taxer les véhicules de luxe européens à des taux hallucinants ! Le made in France à l’étranger c’est essentiellement du haut de gamme, de la haute technologie, du luxe, du savoir faire spécifique : nous ne concurrençons plus les produits de la vie courante.

Et j’ajouterai même à cela pour ma part encore plus de taxes sur les produits importés, sur la base d’un coût au kg de CO2 émis lors de la fabrication : une entreprise chinoise alimenté en électricité charbon, sans aucune norme écologique, sans DRIRE à ses fesses ni ISO 14001, qui balade ses produits sur des dizaines de milliers de km serait de fait beaucoup moins compétitive qu’une entreprise allemande ou française.

Cela éviterait certaines aberrations de la mondialisation (genre des crevette pêchées en mer du Nord, qu’on envoie décortiquer en Thaïlande, et qu’on fait revenir en Europe pour les vendre juste parce qu’au final on gagne quelques centimes au kilo), et forcerait les pays émergent à un coup de collier sur le respect de l’environnement.


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