Bonjour Paradisial,
Au fait, j’ai savouré votre ode à la poule d’eau (n’y voyez aucune allusion à la femelle de l’homme dénommée ’poule’dans certains parlers populaires). La femme l’avenir de l’homme ? Mais point trop n’en faut : hier je siégais dans une commission pour élire des attachés temporaires à l’Université : vingt candidats, TOUTES des (jeunes) femmes... Mon esprit facétieux hésitait entre le plaisir réel d’une augmentation vertigineuse du nombre de collaboratrices (je finis par me sentir comme ce pauvre Billy dans ’Ally McBeal’) et l’envie d’attaquer la légitimité de la procédure pour entorse à la parité !!!
Bref...
Gazi Borat a raison de rappeler l’importance des liens claniques en Europe du Sud - j’irais même plus loin, l’arriéré sexiste en Turquie actuelle rappelle nos campagnes françaises d’il y a quelques décennies, tandis que les violents archaïsmes à l’est n’est quère plus (ou moins) répressif que la Sicile il n’y a pas longtemps. Un courant majoritaire existe en Turquie pour aller de l’avant, y compris dans le parti au pouvoir.
Celui-ci (l’AKP) résiste à toute analyse hâtive. Il y a bien entendu des fanatiques wahhabis comme dans tous les pays à forte composante musulmane, fascinés par le mélange de fric et de rigorisme sauoudien. Mais l’ensemble des dirigeants, comme sa base électorale, sont plutôt conservateurs sur le plan des moeurs, démocrates, attachés à une certaine ouverture et soucieux de placer la Turquie non pas sur une ligne d’affrontement avec qui que ce soit, mais en position de modérateur, d’intermédiaire. L’AKP fait moins penser aux partis chrétiens-démocrates européens qu’aux deux partis traditionnels U.S., et leur idée du la place de la religion dans la société est plutôt américaine. On peut s’en féliciter ou s’en inquiéter. Maintenant, la présence de l’Armée verrouillant de la laïcité y est-elle pour quelque chose ? Chaque pays, en fonction de son histoire et de ses traditions, a ls contre-pouvoirs et les équilibres qu’il peut.