Cet exposé relatif à la réforme des universités est très clair et très utile. Merci à son auteur.
Je partage ses interrogations sur la fonction assignée à l’Université, « répondre aux problèmes de l’orientation et de l’insertion des étudiants », avec quelles « armes » ?
En fait, je déplore que l’on fasse évoluer la mission des Universités vers l’orientation et l’insertion des étudiants. Leur fonction première était encore il y a seulement quelques années « la production du savoir », donc, l’orientation vers la recherche.
Cette réforme n’est pas sans rappeler celles qui ont affecté notre système scolaire au début des années soixante, au moment où l’on ouvrait, à tous, l’enseignement secondaire et où l’on instituait, dans le même temps, « l’observation », « la sélection » et « l’orientation » des élèves... c’est-à-dire, au moment où l’on a transformé la fonction essentielle du secondaire et donné à chaque enseignant un rôle qu’il n’aurait jamais dû avoir : « Une Ecole où l’on sélectionne n’est pas une Ecole dans laquelle on enseigne » (Albert Jacquart)... et chacun sait, depuis, quelles sont les difficultés de ce niveau-là de notre système éducatif...
Le problème qui touche notre système scolaire, dans son ensemble, incluant désormais les Universités, c’est son assujettissement à un monde économique imprévisible. C’est la liberté même de l’enseignant et du chercheur qui est ainsi remise en cause, ce qui me paraît extrêmement dangereux... comme me paraît dangereuse l’idée de CA en partenariat avec le monde professionnel, et la désignation possible de Présidents d’Université parmi des membres extérieurs. Nous perdrons en indépendance, en liberté et en laïcité (au sens large).
Je simplifie ma pensée, en espérant que mon propos ne soit pas trop réducteur, et je crains que cette réforme ne soit beaucoup plus négative qu’elle ne veuille l’avouer... bien au-delà de tout ce qui vient d’être dit.