Notre image nous échappe : nous nous livrons déjà beaucoup à travers notre activité en ligne ou, à notre insu, à travers les caméras de surveillance, ces cameraphones sur lesquels nous n’avons aucune prise... Cette accumulation joue et la paranoïa diffuse ne touche plus seulement les habituelles victimes des paparazzi.
Ce phénomène n’existe pas encore dans des contrées moins saturées de nouveaux moyens de communication. Je me souviens de ces paysans du Yunnan émerveillés par la découverte de leur première image capturée sur le vif en reflex numérique (c’est là que j’ai compris l’importance d’avoir un polaroid ou une mini imprimante sur soi : impossible de leur laisser leur image, frustration et incompréhension de leur part).