Je suis obligé de mettre un bémol à la jubilation généralisé des commentaires. Il est vrai que tous les Serbes ne sont pas de criminels, loin de là. Reste que toute tentative de la démocratisation de la Sérbie s’est soldé par des échecs à repetition ces derniers années. Actuellement la Serbie est un pays gouverné par l’extrême droite, par un parti dont le chéf, Seselj, est accusé de crimes de guerre par le TPI. J’avais grand espoir lorsque le démocrate Djindjic est devenu premier ministre, hélas il n’a pas fait long feu. Les balles de la mafia, omniprésente en Serbie ont vite eu raison de l’espoir qu’il représentait. Aussi les criminels Mladic et Karadzic coulent les jours paisibles, protégés par leurs compatriotes, et Carla del Ponte a beau se tuer pour les amener devant le tribunal, rien n’y fait - ils sont considérés comme des héros par la majorité de la population. Je connais de nombreux serbes, tous des gens merveilleux, toujours prêts à faire la fête, égayant l’atmosphère par leur humour pince sans rire. Tous s’accordent à dire qu’en Serbie il y a Belgrade, ville européenne, moderne et cosmopolite, et puis le reste, les campagnes et les petites villes, avec leurs chéfs qui maintiennent leurs sujets dans une société quasi féodale, où l’extrême droite puise son électorat. Quant à la guerre dans les années 90, si meurtrière en Croatie et en Bosnie, elle à été provoqué en grande partie par les politiciens serbes, comme Milosevic, qui se sont opposés à la vague démocratique qui balayait les régimes communistes à l’Europe de l’est, comme en Slovénie et en Croatie. Par la suite, les Croates se sont montrés souvent aussi féroces envers les populations civiles que les milices serbes qui massacraient les musulmans en Bosnie, reste qu’il s’agissait, du moins au début, d’une réponse aux exactions de l’armée yougoslave, dont les Serbes se sont appropriés, et aux agissement des milices telles les Tigres d’Arkan. On se souvient encore de Sarajevo, ville martyre, pilonnée pendant quatre années par les snipers serbes, postés sur les collines autour de la ville. Encore aujourd’hui, la Republika Srpska, entité serbe de Bosnie, semble être un des pays les plus arriérés de l’Europe. Non, tous les serbes ne sont pas des criminels, mais ils se sont toujours fait avoir par leurs dirigeants hypocrites et démagogues, qui s’efforcent de maintenir le peuple dans l’ignorance et s’enrichissent en travaillant main en main avec la mafia. La démocratie à l’européenne est encore très loin. Le jour ou Mladic et Karadzic seront devant le TPI, j’y croirai un peu plus, en attendant j’ai peu d’espoir.